Ce parti retarde, une nouvelle fois, sa décision de participer aux locales. Devant l'urgence de la situation en Kabylie, les récentes arrestations des présidents d'APC dans la région et surtout la recrudescence du terrorisme, le conseil national du FFS s'est réuni jeudi au siège du parti, pour faire le bilan de la situation et étudier l'éventualité d'une participation aux prochaines échéances locales. Le conseil national du parti d'Aït Ahmed a relevé que le rejet massif des élections du 30 mai par les Algériens est un acte de résistance pacifique qui consacre la victoire de la société sur le pouvoir. La preuve, souligne un communiqué de la direction du FFS, l'adoption sans surprise d'un programme de gouvernement illisible et antisocial qui ne fera que générer violences, misère, exclusion et injustice. Le FFS constate aussi, dans son communiqué, avec inquiétude le retour des actes terroristes sur fond de luttes claniques au sein du sérail. A ce propos, le parti d'Aït Ahmed s'incline devant la mémoire de toutes les victimes de cette guerre contre les civils et condamne énergiquement tous ces actes. Sur le plan politique, le FFS exige l'arrêt des provocations et le harcèlement contre les militants des droits de l'Homme, et plus particulièrement les élus et les présidents d'APC du FFS ainsi que l'arrêt des intimidations et agressions contre les journalistes et la libération de tous les détenus de la dissidence citoyenne victimes de la répression et de l'arbitraire. Pour ce qui est du scrutin du 10 octobre 2002, le conseil national a décidé d'élargir le débat avec les militants et sympathisants ainsi que la concertation avec les partenaires politiques et sociaux. Les membres du conseil national du FFS ont décidé de se réunir en session extraordinaire jeudi prochain pour se fixer définitivement sur les élections locales du 10 octobre. Un scénario qui ressemble, à s'y méprendre, à celui des législatives du 30 mai où le parti d'Aït Ahmed avait maintenu le suspense sur sa participation allant jusqu'à reporter à plusieurs reprises la décision du conseil national. Contrairement aux législatives où le pouvoir est limité au Parlement, les élections du 10 octobre sont locales et la non-participation du FFS à ce scrutin signifierait sa mort politique dans «sa» région. Le FFS étudie toutes les sorties de crise dans la région et pourrait être amené à s'asseoir à la table des discussions avec le Chef du gouvernement M.Benflis, et ce, pour avoir les garanties nécessaires au règlement de la crise en Kabylie. Pour le premier secrétaire du FFS, Ahmed Djeddaï, la rencontre avec le Chef du gouvernement n'est pas à l'ordre du jour. Ce qui compte pour le responsable du parti c'est d'être attentif à la situation dans la région et que le pouvoir prenne des mesures d'apaisement afin de favoriser les termes d'un dialogue. Il est clair, enfin, que la participation du FFS aux prochaines locales reste conditionnée, par la position du RCD dans ce scrutin et surtout faire en sorte de ne pas laisser le FLN s'installer dans la région.