Mostefa Benboulaïd, le dernier film du cinéaste algérien Ahmed Rachedi, a été présenté dans la soirée de lundi au Centre culturel algérien de Paris. Le film, d'une durée de plus de deux heures, retrace la vie et le parcours du chahid Mostefa Benboulaïd, en donnant des coups de projecteur sur le contexte politique de la période d'avant 1954, marqué, notamment par la faillite du combat politique et l'impasse dans laquelle s'est trouvé le Mouvement nationaliste. Ahmed Rachedi, un des grands noms du 7e art, livre une véritable fresque sur l'un des grands chefs de la Révolution du 1er Novembre 1954. Le tournage a duré presque une année dans diverses régions du pays et dans des conditions très difficiles, comme l'avait expliqué le cinéaste. Hassan Khechach, dans le rôle de Si Mostefa, a su camper avec brio ce personnage historique en mettant en exergue non seulement sa dimension héroïque, mais également toute la grandeur et les valeurs humaines d'un nationaliste aguerri et d'un chef proche de ses hommes et de son peuple. Même si le film peut paraître long et souffrant parfois d'une «certaine lourdeur», comme c'est le cas des préparatifs et du déroulement de l'évasion de Benboulaïd de la prison de Constantine, il reste une première oeuvre du genre consacrée à un chef de la Révolution nationale. Ahmed Rachedi a expliqué, lors du débat qui a suivi la projection du film, que le travail présenté «n'est qu'une fiction inspirée de faits historiques» tout en soulignant que «le combat et le parcours des autres chefs de la Révolution de Novembre 1954 méritent d'être portés à l'écran». «On ne fera jamais assez de films pour parler de la guerre de Libération nationale», a-t-il indiqué. Le cinéaste a annoncé que Mostefa Benboulaïd sera programmé dans sa version longue à la Télévision nationale. Un feuilleton de 10 épisodes sera présenté en novembre prochain aux téléspectateurs.