Malgré une augmentation de 9% du chiffre d'affaires du groupe pour la fin 2008, Sonelgaz est sur une mauvaise pente. Le financement des investissements globaux du groupe Sonelgaz pour la prochaine décennie 2009-2019 nécessite une enveloppe de 3000 milliards de dinars. C'est ce qu'a annoncé, jeudi dernier à Oran, Noureddine Bouterfa, président-directeur général du groupe. Le parc de production prévu sur cette période totalisera une puissance de 11.800 mW pour le réseau interconnecté national et 500 mW pour les réseaux isolés du Sud. Une quinzaine de centrales électriques de Sonelgaz et d'autres producteurs entreront en production entre 2009 et 2015. Selon les chiffres consolidés de Sonelgaz, hors filiales, la capacité installée totale pour la production d'électricité a atteint 8041 mW en 2008, contre 8412 en 2007, en baisse de 4,41%. La capacité des sociétés de production d'électricité du groupe (SPE) a atteint l'année dernière 6381 mW contre 6752 mW en 2007, en recul de 5,5%. Quant aux capacités installées des producteurs indépendants, elles se sont stabilisées à 1660 mW durant les deux dernières années. Des résultats qui n'ont pas influé sur le niveau de production totale qui s'est établi en 2008 à 39.993 gWh en hausse de quelque 8% par rapport à 2007. Le P-DG estime que le gel des tarifs de l'électricité et du gaz était quelque peu à l'origine du déséquilibre financier de son groupe. Malgré une augmentation de 9% du chiffre d'affaires du groupe, soit 137,551 milliards de dinars pour la fin de 2008, il est sur une mauvaise pente: son autofinancement d'environ 32 milliards de dinars a fortement chuté en 2008. Le directeur des finances au niveau de Sonelgaz, Abdelkader Choual, avait déjà affirmé en juin dernier, «que les pertes de l'énergie sur les réseaux représentent un taux de 9,30% et engendrent, en valeur, des préjudices qui s'élèvent à près de 10 milliards de dinars». Devant cette situation critique de l'un des fleurons de l'économie nationale, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a affirmé qu'un accord capital est à l'étude au niveau du gouvernement pour prendre des mesures urgentes afin d'augmenter le capital de la société. Le P-DG du groupe a dit que pour rembourser sa dette, l'entreprise doit augmenter ses tarifs, faute de quoi, l'Etat devrait mettre la main à la poche. Sonelgaz avait lancé un deuxième emprunt obligatoire de 32 milliards de dinars et a reçu un crédit de 75 millions de dinars de la part des banques publiques.