La population de Ténès est en émoi, depuis que la nouvelle d'une escroquerie s'est répandue dans toute la ville dont a fait l'objet une victime du terrorisme, à la suite d'une enquête menée par les services de la police judiciaire de Ténès et qui ont fini par mettre la main sur l'auteur. Ce dernier choisissait ses proies parmi les familles victimes du terrorisme. Le subterfuge était très simple. Profitant de leur vulnérabilité, il proposait son aide avec prouesse et ce, en leur assurant qu'il activerait la procédure d'étude de leur dossier. Il leur demandait de lui fournir tout un dossier avec des chèques en blanc afin d'obtenir une indemnisation. Ce fut le cas de cet homme du douar Ouled Mahieddine (Tifelès) qui avait perdu sept membres de sa famille (6 enfants et son épouse) lors du massacre perpétré par les terroristes au Ramadan 2001 où 22 paisibles citoyens furent égorgés. Profitant du malheur de ce dernier, illettré de surcroît, l'homme a pu gagner sa confiance et lui assura de lui obtenir son indemnisation dans les plus brefs délais. Selon les déclarations du président de l'Organisation des familles victimes du terrorisme et ayants y droit (Onvtad) de la daïra de Ténès, «l'escroc a su choisir le moment pour agir sans crainte, pensant qu'il ne risquait pas d'être découvert». Et d'ajouter: «Une correspondance, qui est parvenue à la victime, et qui a été envoyée par les services des chèques postaux d'Alger, a éveillé ses soupçons.» Dans cette lettre, on informait la victime qu'on ne pouvait répondre favorablement à sa demande et que sa fiche de retrait à vue présentait des anomalies pour «non-conformité de signature», alors qu'il ne l'avait jamais demandée. En fait, cette demande avait été envoyée par un tiers, ajoute le responsable de l'Onvtad. Ce n'est qu'à ce moment que la victime avait pris connaissance que son indemnisation avait été débloquée, et que la somme de 75,4 millions de centimes avait été dérobée.