Les élus de l'opposition des sept communes encore en situation de blocage se sont réunis avant-hier soir à Ouzellaguen, dans la vallée de la Soummam. Les représentants, toutes tendances confondues au sein des assemblées locales, ont eu à débattre des situations de leurs communes respectives. Des situations marquées, il va de soi, par des tiraillements interminables desquels les participants à ce conclave veulent en découdre, une fois pour toutes. Quoi de mieux qu'un nouveau forcing, qui se distingue cette fois-ci des précédents par son caractère collectif. A l'issue de cette rencontre informelle, les élus de l'opposition se sont entendu pour se retrouver aujourd'hui au même endroit pour rédiger un document à l'intention du chef de l'exécutif de la wilaya. Ce document, qui résumera les préoccupations des participants, s'articulera autour de la concrétisation de leur volonté de destitution déjà exprimée à l'endroit des maires concernés. S'appuyant sur l'article 55 du Code communal, les conclavistes interpellent le wali pour donner suite à leurs initiatives respectives. Partant, les participants ont relevé le deux poids, deux mesures par lequel s'est distinguée l'administration de wilaya. Le cas de la commune d'Oued Ghir est, à ce titre, cité comme exemple illustrant «la démarche sélective de la wilaya». «On ne comprend pas comment d'un côté on répond favorablement à une destitution, et de l'autre, on observe un mutisme déconcertant», s'indignait un élu. En d'autres termes, les élus de l'opposition ne sont pas satisfaits des réponses apportées jusque-là par le wali de Béjaïa, qui rappelons-le, avait déclaré que «toutes les mesures de destitution prises dans le cadre de la loi seront respectées». Ce qui équivaut à dire que toutes les motions qui demeurent à présent sans réponse ne cadrent pas avec le Code communal. Les élus ne l'entendent évidemment pas de la même oreille, estimant qu'elles sont appliquées à la lettre. L'autre incompréhension de ces élus de l'opposition réside au niveau du maintien en poste de certains maires en dépit de leur condamnation par la justice à des peines d'emprisonnement, rappelant au passage le cas du président de l'APC de Tichy, relevé de ses fonctions pour les mêmes raisons. Il est à noter que sur les 52 communes que compte la wilaya de Béjaïa, sept sont toujours en situation de blocage. Le transfert de certaines prérogatives de ces assemblées élues aux chefs de daïra a, certes, permis d'éviter certains blocages préjudiciables, aussi bien pour les employés de la commune, que pour son développement, mais sans pour autant parvenir à mettre de l'ordre entre les élus. La wilaya s'est montrée soucieuse de la situation et a tenté de ressouder les rangs des élus. La dernière initiative en date a concerné la commune d'Akbou. Le wali a, en effet, convoqué la semaine dernière, l'ensemble des élus de cette municipalité réussissant tout juste à les sensibiliser autour d'une session extraordinaire d'entente qui devrait être convoquée dans les prochains jours.