La tension monte entre les partis de l'Alliance présidentielle qui n'hésitent pas se critiquer mutuellement. L'Alliance présidentielle vit-elle sa dernière heure? Un climat froid règne au sein de la coalition. Le président du MSP, Bouguerra Soltani, met en quarantaine le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem. Ce dernier avait annoncé que «si les deux partis ne soutiennent pas la troisième mandature, l'Alliance est condamnée à la mort». Sans ambiguïté et sans hésitation, Soltani répliquera: «Si l'Alliance est condamnée, dans ce cas, si on ne se met pas d'accord sur la révision de la Constitution et le troisième mandat, le divorce est, désormais, consommé», lors de son passage, samedi soir, au Forum de l'Entv. Plus ferme, Soltani lancera un message clair et direct à Belkhadem: «Nous ne céderons pas aux menaces des uns et des autres.» Et de rappeler à ses alliés: «Le principe de l'Alliance est de soutenir le programme présidentiel jusqu'en 2009. Cette coalition prendra fin à la fin du deuxième mandat du chef de l'Etat.» Bouguerra Soltani continue d'avertir le FLN au même titre que le RND. «Qu'on sache que le MSP n'est pas un wagon, mais une véritable locomotive». Et d'enchaîner: «Nous ne permettrons à quiconque de nous dicter sa loi. Nous sommes un parti libre et nous agissons selon les principes de notre formation.» Bouguerra Soltani invitera ses alliés à établir le bilan général de l'Alliance pour savoir si «nous avons réalisé tous les objectifs escomptés». Le fossé s'élargit de plus en plus entre le MSP et le FLN. Au sujet de la révision de la Constitution, le parti islamique tourne le dos à la première force politique du pays. «Nous avons une Constitution parfaite», annonce le successeur du défunt Cheikh Nahnah. Et de souligner: «Le seul article qui mérite d'être revu est celui relatif aux partis et à l'exercice de la politique.» Une déclaration qui est loin d'être innocente. Le président du MSP n'a, à aucun moment, fait allusion à l'article 74 de la Constitution qui stipule que le président de la République n'est rééligible qu'une seule fois. Une manière de rappeler au FLN que la révision de la Constitution n'est ni une urgence ni une priorité. Le président du MSP enfonce ainsi le clou. Selon lui, le FLN s'est projeté très loin dans le temps en évoquant des questions loin d'être de l'heure. Il conseillera au FLN d'éviter de mettre la charrue avant les boeufs. «C'est encore prématuré de se prononcer sur la question du troisième mandat pour le président Bouteflika. Il ne faut pas brûler les étapes», conseille-t-il. Des déclarations qui ne feront pas le bonheur du FLN, qui s'attendait à voir le MSP adhérer à sa démarche. Après la montée d'adrénaline enregistrée entre le RND et le FLN, c'est au tour du MSP de tirer à boulets rouges sur ses deux partenaires. Au sein au FLN, les déclarations de son secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, qui a préféré se prononcer sur la révision de la Constitution, et non pas sur le troisième mandat pour le président Bouteflika, ont été très mal digérées. La formation de Belkhadem s'attendait à une adhésion directe du RND au projet du troisième mandat. Celui-ci est, ainsi, partant «pour la révision de la Constitution» sans pour autant souffler mot sur la question du troisième mandat. Une position qualifiée de «surenchère politique» par le FLN. Abelhamid Si Affif, membre de la direction politique du parti, a affirmé dans une déclaration à L'Expression, qu'il n'y a aucune explication qui justifie l'attitude du patron du RND, Ouyahia. «Je ne comprends pas pourquoi il a insisté sur la révision de la Constitution sans éclaircir sa position quant au troisième mandat?», s'est-il demandé.