La secrétaire d'Etat américaine a donné deux interviews aux chaînes ABC et NBC et au network, Cnn, lors desquelles elle a abordé divers points de la diplomatie US. Les Etats-Unis ne sont pas en train de perdre la guerre en Afghanistan, a assuré la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton dans une interview diffusée hier sur la chaîne de télévision ABC, tout en estimant que les taliban gagnaient du terrain. «En un mot, les Etats-Unis sont-ils en train de perdre la guerre en Afghanistan?», a demandé à Mme Clinton le journaliste d'ABC. «Je ne le pense pas», a répondu la secrétaire d'Etat. «Mais, a-t-elle observé, comme le général (Stanley) McChrystal (qui commande les forces américaines et internationales en Afghanistan) et d'autres l'ont dit: les taliban ont le vent en poupe». Dans un autre entretien, accordé celui-ci à la chaîne NBC, Hillary Clinton a jugé que l'engagement américain en Afghanistan n'était pas «éternel». La chef de la diplomatie américaine, actuellement en visite au Pakistan, a également donné une interview à CNN qui a pris, lui, un tour plus politique. Sans s'exprimer sur le second tour de l'élection présidentielle afghane qui doit avoir lieu le 7 novembre, Mme Clinton a jugé que, par le passé, Washington avait «peut-être trop concentré ses efforts sur le gouvernement central et (misé) sur l'idée qu'il était pensable de transformer l'Afghanistan en un pays moderne du jour au lendemain». Et, en dessinant les contours de la relation future qu'entretiendra Washington avec ses partenaires afghans, elle a estimé que les Etats-Unis devront travailler non seulement avec «le président (afghan) et son gouvernement à Kaboul», mais aussi avec «les responsables au niveau local». Le «président américain Barack Obama doit décider dans les semaines à venir d'envoyer ou non des renforts en Afghanistan, où sont déjà stationnés 68.000 soldats américains. Les troupes américaines ont enregistré en octobre leurs pertes les plus importantes depuis le début du conflit en 2001». Dans une autre interview hier à CNN, la secrétaire d'Etat américaine a affirmé que les Etats-Unis cherchent toujours à «déterminer» quelle est la volonté des Iraniens face au projet d'accord sur le nucléaire de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a déclaré Hillary Clinton. «Nous cherchons à déterminer ce qu'ils veulent exactement, pour savoir s'il s'agit d'une réponse initiale qui va être définitive ou s'il s'agit du début d'une démarche les conduisant là où nous souhaitons qu'ils aillent», a déclaré Mme Clinton. La chef de la diplomatie américaine a ajouté que l'AIEA, la France, la Russie et les Etats-Unis, parties prenantes à la négociation sur le dossier nucléaire iranien, étaient «tous unis et prêts à réagir à la réponse iranienne». Les Etats-Unis avaient réclamé jeudi que Téhéran apporte une «réponse formelle» au projet d'accord de l'AIEA sur la fourniture à l'Iran par des pays tiers d'uranium enrichi à partir de carburant iranien. L'AIEA avait auparavant confirmé à Vienne avoir reçu «une première réponse» de l'Iran à son projet d'accord, sans préciser si Téhéran acceptait cette proposition ou réclamait des amendements au projet. Les médias iraniens ont affirmé que l'ambassadeur iranien auprès de l'AIEA, Ali Ashgar Soltanieh, avait transmis la réponse iranienne, faisant état pour certains de «modifications» réclamées par Téhéran. Un accord entre l'Iran et les puissances nucléaires est considéré comme crucial pour apaiser les tensions sur le programme nucléaire iranien controversé, purement civil selon le régime islamique, mais visant, d'après les Occidentaux, la fabrication d'une bombe atomique.