L'exemple le plus frappant d'une démocratie imposée est l'Irak qui est passé de puissance régionale en pays chaotique. Le président de la République a estimé que la démocratie ne peut s'imposer ni par la force, ni se décréter par ordonnance. «(...) Nous savons parfaitement que la démocratie n'est pas une prescription médicale prête à l'emploi, valable pour toutes les sociétés quels qu'en soient les lieux et les époques. Il est tout à fait clair que la démocratie ne peut être édictée par un décret, ni imposée aux gens par la contrainte et la force», a déclaré le Président Bouteflika hier, à Alger à l'ouverture d'un séminaire scientifique internationale au Conseil constitutionnel. L'exemple le plus frappant aujourd'hui d'une démocratie imposée est l'Irak. L'administration de l'ex-président américain Bush a voulu greffer une conception et un mode de gestion des affaires de l'Etat et de la société sans préavis. Le résultat n'est pas reluisant: de puissance régionale, l'Irak s'est transformé en un pays exsangue, plongé dans le chaos de la violence. Ses infrastructures détruites, son peuple affamé et massacré et ses richesses pillées. Aussi, pour le président de la République, la démocratie est une culture qui doit passer par une expérience et une pratique qui s'inscrivent dans la durée pour s'ériger en partie intégrante de la culture quotidienne et de la réalité politique. «Elle est par essence une culture et une pratique couronnant l'expérience d'une société donnée, dans sa composante civilisationnelle et sa progression historique, étroitement liée à ses spécificités, ses priorités et ses moyens», a ajouté le chef de l'Etat à l'occasion de ce séminaire organisé à l'occasion du 20e anniversaire de la création de l'institution présidée par Boualem Bessaieh. «Vous n'êtes pas sans savoir que la voie vers la démocratie et l'Etat de droit est longue et semée d'embûches, c'est pourquoi il faut faire preuve de sagesse, de patience et de persévérance et consentir autant d'efforts que de sacrifices», a encore souligné M.Bouteflika. De même, le contrôle de constitutionnalité est une culture. «La dynamique de la magistrature constitutionnelle et son évolution s'inscrivent dans le cadre du processus de développement général de la société», a indiqué M.Bouteflika dans son discours appelant les institutions nationales, à leur tête le Conseil constitutionnel, à s'ouvrir davantage sur leur environnement national. «Toutes les institutions nationales et, en particulier, le (...) Conseil constitutionnel, sont appelées à s'ouvrir davantage sur leur environnement national, en communiquant avec les universités et les centres de recherche et en ouvrant les portes.» Cette démarche, a-t-il expliqué, permettra aux chercheurs, aux hommes de droit et aux étudiants de «prendre connaissance de ce que vous faites et de tirer profit du capital jurisprudentiel que recèle le Conseil constitutionnel», de même qu'«elle permettra de vulgariser la culture constitutionnelle et de répandre les valeurs de la citoyenneté».