Les demandeurs de logement pourront à nouveau s'adresser à l'Aadl pour bénéficier de la formule location-vente. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa, a annoncé hier que l'opération location-vente sera reconduite dans le prochain programme quinquennal. Le ministre était l'invité de la rédaction de la Chaîne III. «Nous parlons aujourd'hui de logements aidés par l'Etat et l'opération location-vente fait partie du programme futur», a-t-il précisé. Invité à donner davantage de détails sur cette formule, M.Moussa a indiqué qu'il ignore si la location-vente subira des changements dans sa forme. «Restera-t-elle dans sa forme actuelle? Je ne peux le confirmer parce que nous allons travailler à une amélioration du dispositif en place», a-t-il précisé. Pour rester dans le registre des logements sociaux, le ministre a évoqué la réévaluation des dispositifs d'octroi de logements aidés par l'Etat. Il a alors soutenu qu'il a revu les dispositifs de l'octroi de logements sociaux en 2008. «Nous avons également réévalué les dispositifs relatifs aux logements aidés par l'Etat et nous nous sommes rendu compte qu'il y a une frange de la population qui est exclue des dispositifs mis en place», selon le ministre. Les prétendants à ce type de logements disposant de revenus globaux au-delà des 72.000 dinars pourront désormais percevoir une aide de 400.000 dinars. «Nous avons élargi le bénéfice de l'aide de l'Etat en fonction des revenus de cette catégorie qui touche les personnes disposant de 6 à 12 fois le niveau du Snmg», a-t-il avancé.Il précise que cette aide est prévue par le budget global destiné par l'Etat à la construction du logement social, y compris à l'Aadl. L'enveloppe est de l'ordre de 140 milliards de dinars par an. Interrogé sur l'habitat précaire et le relogement des personnes y demeurant, le ministre a indiqué qu'un recensement national a eu lieu au premier semestre de 2007. Ce dernier a révélé l'existence de 553.000 unités de logements précaires. Au deuxième semestre, un programme de 70.000 logements a été inscrit dans la loi de finances 2007. S'en est suivie l'inscription d'autres programmes de 70.000 logements tous les six mois, jusqu'en 2009. Pour ce qui est de leur réalisation, le ministre a avancé que de 2007 à 2009, 270.000 logements ont été inscrits. Seulement 143.000 logements sont en construction. Pour justifier la lenteur dans la réalisation de ces programmes, le ministre a invoqué la rareté du foncier urbain. «Il faut trouver des assiettes foncières et faire des études d'urbanisme. Il faut réunir toutes les conditions préalables pour espérer réussir ce programme», a-t-il argumenté. S'agissant des bénéficiaires de ce type de logements, le ministre a été clair. «Ne bénéficieront de ces logements que les gens recensés et qui n'en ont jamais bénéficié auparavant», a-t-il souligné. Abordant le registre des moyens de réalisation, notamment les matériaux de construction et la crise du ciment qui tend de plus en plus à s'accentuer, le premier responsable du secteur a affirmé que le gouvernement a pris des mesures concrètes pour faire face aux fluctuations des prix des matériaux. «Il n'y a pas que le ciment qui fait défaut, il y a aussi d'autres matériaux. (...) Ceci dit, la marge des ventes en gros et en détail a été régulée par décret et le contrôle se fait de manière beaucoup plus rigoureuse sur le terrain pour éviter la spéculation», a-t-il mis en exergue. Il ajoute que «le gouvernement a pris la décision d'importer un million de tonnes de ciment».