Rien que pour ces dernières 48 heures, les services des gardes-frontières de la Gendarmerie nationale ont déjoué deux importantes transactions d'armes mais aussi de drogue à Tindouf et Béchar. A voir le nombre d'armes saisies ces dernières semaines par les services de sécurité, il y a nécessité d'estimer que le phénomène est inquiétant. Rien que pour ces dernières 48 heures, les services des gardes-frontières de la Gendarmerie nationale ont sabordé deux importantes transactions d'armes, mais aussi de drogue à Tindouf et Béchar. Lors des deux opérations, ces mêmes services ont récupéré un véritable arsenal de guerre. Il y a quelques jours, les services de sécurité révèlent une autre grande prise d'armes. Un véritable arsenal de guerre qui a été montré au journal de 20heures de la Télévision nationale. Des armes essentiellement destinées aux réseaux terroristes. Mais ce trafic est né bien avant l'avènement du terrorisme. Il y a de cela quelques années, les Américains se basant sur des données vérifiées, ont émis une sérieuse mise en garde vers les pays maghrébins, à cause justement du nombre impressionnant d'armes qui circulaient dans la région du Sahel et qui menaçaient non seulement cette région mais aussi les pays maghrébins. L'armement en question est constitué de dizaines de milliers de kalachnikovs. Leurs détenteurs sont principalement les membres des tribus touarègues au nord du Mali, les mouvements d'opposition tchadiens et les groupes de contrebandiers soudanais et algériens. D'ailleurs, c'est à partir de ces régions que les terroristes en Algérie ont réussi à s'approvisionner depuis 1993. Et c'est dans cette logique de la contrebande du sud de la région de Ghardaïa qu'a été établie la plaque tournante qui fera émerger ce trafic. C'est particulièrement au sud et au niveau de toute la bande frontalière que les forces de sécurité algériennes, tous corps confondus, font face au trafic d'armes de guerre. Il a été clairement établi qu'en plus des réseaux de trafic de drogue, ceux du trafic d'armes travaillent de façon complaisante avec les réseaux terroristes de ce qu'on appelle le Gspc, branche présumée d'Al Qaîda au Maghreb. Dans les années 70, ce trafic venait progressivement de se développer avec l'irruption de celui qu'on appelle Hadj Batou, pour qu'ensuite le phénomène permette la naissance de réseaux. Il connaîtra un tournant décisif dés les années 80 avec la constitution des groupes islamistes et le trafic d'armes qui se développe aisément au courant des années 90 jusqu'à ce jour. Les chefs de bande qui contrôlaient le trafic de cigarettes et le marché des véhicules d'occasion ramenés de France et vendus au Niger, après avoir transité par l'Algérie, étaient pour la plupart armés et les premières expressions brutales du terrorisme extrémiste ont vite mis des trafiquants notoires dans cette région au- devant de la scène. Certains ont entamé cette descente aux enfers parce qu'ils avaient une sympathie à l'égard du FIS dissous. Il y a en plus les réseaux placés par Mokhtar Benmokhtar qui aurait récemment bénéficié du dispositif légal de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Ces réseaux ont permis aux terroristes de faire circuler un stock d'armes automatiques et semi-automatiques impressionnant. Des guides et des spécialistes du désert ont été recrutés afin d'éviter les concentrations urbaines pour acheminer les armes. Et c'est ainsi que de Bordj Badji- Mokhtar, on pouvait arriver aux confins d'El Bayadh ou Djelfa sans passer par les villes. Il a fallu des années pour que les réseaux les plus importants soient démantelés par les forces de sécurité qui mènent aujourd'hui toujours le même combat. Il va sans dire que la connexion entre les narcotrafiquants et les trafiquants d'armes qui agissent au profit des terroristes, a facilité la circulation des armes et leur acheminement vers les villes.