De l'Afghanistan à l'Irak en passant par le Proche-Orient et l'Iran, le président américain a fait de ces dossiers une «priorité» de la politique étrangère des Etats-Unis. Sous le slogan de l'espoir et du changement, les Américains ont décidé, le 4 novembre 2008, de changer de couleur à la Maison-Blanche en élisant Barack Obama premier président noir de la première puissance mondiale. A peine vient-il de prêter serment que le nouveau président s'attaque à plusieurs chantiers sur tous les fronts. Il a ouvert de multiples dossiers aussi bien sur le plan intérieur que sur le plan de la politique étrangère. De l'Afghanistan à l'Irak en passant par le Proche-Orient et l'Iran, le président américain a fait de ces dossiers une «priorité» de la politique des Etats-Unis. L'Administration américaine, version Obama, a tenté, une année durant, de changer sa politique étrangère et surtout rompre avec celle de l'Administration Bush. Sur le plan de la politique nationale, Obama s'est engagé à réformer la santé et faire face à la crise économique qui secoue son pays. Après une année de promesses, l'heure des bilans a sonné pour le président américain. Obama est-il toujours aussi populaire comme ce fut le jour où il avait battu le républicain, John McCain, et lorsque des milliers de ses partisans étaient en liesse? L'espoir soulevé par le président, dont les origines remontent à l'Afrique Noire, est-il toujours de mise chez les Américains? Les résultats enregistrés durant les 12 mois de règne peuvent illustrer l'état d'avancement de ses chantiers. Dès son élection, le président Obama a manifesté son souhait d'imprimer un processus de paix au conflit israélo-palestinien. Un dossier qui ne figurait pas dans l'agenda de son prédécesseur. Le nouveau locataire de la Maison-Blanche a promis que les Etats-Unis participeraient directement aux négociations. Dans son discours, unique en son genre prononcé en Egypte, il avait promis que les USA allaient ouvrir une nouvelle page avec le monde musulman. Pour rapprocher Washington des Arabes, le président a touché à la question sensible: le conflit arabo-israélien. Obama dénonce la politique de colonisation d'Israël. Mais, quelques mois plus tard, il s'est opposé au rapport Goldstone sur l'agression de l'armée israélienne à Ghaza. Il a su comment tenir le bâton par le milieu. Le blocage persiste et le président américain a encore du pain sur la planche sur cette question. Dans ses relations avec l'Iran, Obama a tenté de dégeler les rapports entre Washington et Téhéran. Il évite de parler de la politique de «l'Axe du mal» pronée du temps de George W.Bush. Cinq mois après son élection, il a adressé un message qualifié «d'historique» aux dirigeants iraniens à l'occasion du Nouvel An iranien. Washington fait son premier geste envers Téhéran. Obama propose à son homologue Ahmadinejad de renouer les relations diplomatiques, interrompues depuis plus de trente ans. Même si M.Obama a plaidé en faveur du dialogue, plutôt qu'un rapport de force, la situation connaît toujours des blocages. Avant son élection, l'ex-concurrent de McCain avait promis le retrait des forces américaines de l'Irak. Une fois élu, il passe doucement et progressivement, à l'action et applique à la lettre sa promesse. Dès le mois de février dernier, le plan de retrait a été défini et l'effectif des troupes américaines en Irak a commencé à se réduire. Les GI's quittent les grandes villes. Certes, le pari n'est pas, totalement gagné, mais des choses concrètes ont été faites. Obama aura tenu totalement sa promesse une fois que toutes les troupes américaines auront quitté le sol irakien. Pour la lutte antiterroriste, le candidat avait fait de l'Afghanistan son cheval de bataille. Plus le président est déterminé, plus la situation est compliquée. L'envoi de près de 30.000 soldats US supplémentaires en Afghanistan a été qualifié de «piège» par les observateurs. Ce qui a poussé Obama à hésiter de répondre encore à la demande du général Stanley McChrystal, commandant des forces américaines et internationales en Afghanistan, qui réclame l'envoi de 44.000 soldats supplémentaires. L'Afghanistan restera, semble-t-il, un chantier miné pour le président américain. La situation afghane ne cesse de se compliquer, notamment après l'échec du processus électoral et la réélection, entachée de fraude, de Hamid Karzaï à la tête du pays, considéré comme président illégitime et manquant de crédibilité. Même ayant signé un décret ordonnant la fermeture de la prison de Guantanamo, ce sujet constitue toujours un casse-tête pour le président américain. La fermeture de ce centre de détention avant la fin janvier de l'année prochaine risque d'être compromise. Sur le plan national, le président Obama peine à réformer le secteur de la santé et mettre en place les meilleurs mécanismes pour faire face à la crise économique qui secoue son pays. Toutefois, en dépit de son «bilan», Barack Obama a eu le privilège de décrocher le prix Noblel de la paix 2009. Le comité norvégien qui a lui décerné ce prestigieux prix, avait justifié son acte par «ses efforts extraordinaires en vue de renforcer la diplomatie internationale et la coopération entre les peuples». Loin des acquis et des réalisations, une année rude et pleine de challenges attend le président américain au vu de la conjoncture de la politique internationale minée par des crises multiples et diverses.