Des membres du gouvernement et ses anciens compagnons ont tenu à être présents. La dépouille de feu Bachir Boumaza, ancien président du Conseil de la nation, est arrivée hier vers 12h45 à l'aéroport international Houari-Boumediene. Ses compagnons de lutte et plusieurs membres du gouvernement étaient là pour accueillir sa dépouille. Ahmed Mahsas, qui a été discret sur la maladie qui a emporté le défunt, a dit de Boumaza qu'il «a été de toutes les luttes tantôt en faveur tantôt contre le pouvoir en place que ce soit avant ou après l'Indépendance». Il a ajouté que c'est un militant au parcours exemplaire. «Nous perdons un grand homme qui n'a pas cessé, même sur son lit d'hôpital, de travailler au service du pays. Il a été l'un de ses plus fervents serviteurs», a déclaré, pour sa part, Abdelaziz Ziari. Selon certaines informations, le défunt a achevé la rédaction de ses mémoires et s'apprêtait à les publier si le destin n'en avait décidé autrement. Il s'est éteint avant-hier, à Genève, à l'âge de 82 ans. Bachir Boumaza, né le 26 novembre 1927 à Kherrata (Sétif), a occupé plusieurs postes dans l'Algérie indépendante dont celui de président du Conseil de la nation de janvier 1998 à avril 2001. Il fut aussi membre de la Fédération FLN de France. Il était un militant valeureux, selon ses compagnons. Il s'est installé à Lausanne en 1966 et ne la quitta qu'en 1989 pour rentrer au pays. Bachir Boumaza, militant du mouvement national et proche collaborateur de Messali Hadj, fut député d'Annaba de la première Assemblée constituante à l'indépendance. Il était aussi ministre du Travail et des Affaires sociales dans le premier gouvernement de Ben Bella, puis ministre de l'Economie. Il était également négociateur en chef en janvier 1964 à Paris pour définir les termes des relations économiques algéro-françaises. Au lendemain du coup d'Etat du 19 juin 1965, Bachir Boumaza devient membre du Conseil de la Révolution et ministre de l'Information. En 1965, il quitte clandestinement l'Algérie pour se réfugier en France. Entre-temps, Boumaza tente de rejoindre l'opposition constituée alors du Parti de la révolution socialiste de Mohamed Boudiaf et du Front des forces socialistes de Hocine Aït Ahmed. Il a préféré rejoindre l'Organisation clandestine de la Révolution algérienne de Mohamed Lebjaoui. La carrière d'opposant de Boumaza prend fin au lendemain d'octobre 1989. Initiateur de la Fondation 8 Mai 1945 qu'il crée en 1990, Boumaza reprend du service sous l'ère du président Zeroual. Il est désigné le 5 janvier 1998 à la tête du Sénat avant d'être remplacé par Mohamed Cherif Messaâdia sous la présidence d'Abdelaziz Bouteflika avant l'expiration de son mandat prévue en avril 2001. A signaler que plusieurs membres du gouvernement étaient présents à l'aéroport à l'arrivée de la dépouille du défunt dont le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Yazid Zerhouni, le ministre des Affaire étrangères, Mourad Medelci, et le ministre de la Santé, Saïd Barkat. Le ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbas ainsi que Tayeb Louh, ministre du Travail et de la Sécurité sociale étaient également sur les lieux. On a aussi remarqué la présence de Ali Tounsi, patron de la Direction générale de la Sûreté nationale et de Abdelkader Bensalah, président du Sénat. Parmi les personnalités historiques présentes hier à l'aéroport, on peut citer l'ancien chef de la Wilaya I, Mahmoud Cherif, et l'ex-membre du Conseil du gouvernement et également ex-ministre de l'Agriculture et de la Réforme agraire en 1963 sous Ben Bella, Ahmed Mahsas, actuellement membre du Sénat. Saïd Bouteflika, Miloud Chorfi, Mokrane Aït Larbi et Hamraoui Habib Chawki étaient également présents. La dépouille de Boumaza était accompagnée par ses proches qui se trouvaient à bord d'un avion militaire.