Une délégation iranienne est attendue aujourd'hui à Moscou en vue de finaliser les négociations russo-iraniennes sur le dossier nucléaire. Cette rencontre considérée comme l'épilogue d'un long bras de fer entre Téhéran et, d'autre part, la troïka européenne et les Etats-Unis, devrait dénouer la crise avant une réunion cruciale de l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea) le 6 mars à Vienne. Sauf imprévu, l'accord russo-iranien annoncé sur la création d'une société conjointe d'enrichissement de l'uranium iranien en Russie devrait être signé. Un tel compromis, soutenu par les Américains et les Européens, fournirait une garantie probante que les Iraniens ne détournent pas la technologie de production de combustible pour fabriquer la bombe atomique. Tandis que les Iraniens clament leur droit au développement technologique, jurant ne pas chercher la bombe atomique, les Occidentaux les soupçonnent de vouloir se doter de l'arme nucléaire sous le couvert de programme nucléaire civil. L'Aiea pourrait, le 6 mars, décider de renvoyer formellement le dossier nucléaire iranien devant le Conseil de sécurité de l'ONU, qui pourrait prendre des sanctions à l'égard de Téhéran. Russes et Occidentaux veulent que Téhéran s'engage à cesser toute activité d'enrichissement. Le négociateur russe Sergueï Kirienko estime pouvoir arriver à une solution acceptable par tous. “Je suis convaincu que c'est possible”, ne cesse-t-il de déclarer avant la reprise des pourparlers avec les Iraniens. Les chefs de la diplomatie de l'UE ont exhorté, à nouveau, l'Iran à revenir à une suspension totale de toutes ses activités liées à l'enrichissement de l'uranium. Washington s'est déclaré sceptique sur la bonne foi de l'Iran après l'annonce d'un possible accord nucléaire avec la Russie. D. B.