La population de cette localité attend toujours que le problème de la carrière soit réglé car c'est de leur santé qu'il s'agit avant tout. Le verdict tant attendu et tant redouté, dans le procès des 24 émeutiers d'El-Ançor, est tombé hier matin au tribunal correctionnel de Aïn El-Turck, dont les abords étaient fortement gardés par les forces de sécurité. Ainsi, sur les 24 inculpés, 14 ont été condamnés à 6 mois de prison avec sursis, 6 autres ont été relaxés, alors que 4 autres ont écopé de deux mois de prison ferme. Quant aux fuyards, au nombre de 6, ils ont été condamnés par contumace à 3 ans de prison ferme. Pour rappel, lors du procès des émeutiers d'El-Ançor, dont 19 étaient incarcérés depuis le déclenchement des émeutes le 27 octobre dernier, le procureur avait requis indistinctement des peines de 18 mois de prison ferme et 100 000 DA d'amendes. En effet, au départ de ces évènements, il s'agissait seulement d'un sit-in de protestation pacifique qui s'est transformé en affrontement violent à la suite de l'intervention des forces de sécurité. Cette action avait été initiée par des citoyens et les membres de l'association Onsa pour la protection de l'environnement, qui voulaient par la même occasion dénoncer les impacts nocifs pour la santé des habitants et pour l'environnement causés par l'exploitation intensive de carrières d'agrégats situées à proximité d'El-Ançor. Au moment de l'énoncé du verdict à l'extérieur de l'enceinte du tribunal, plus d'une soixantaine de personnes étaient rassemblées, dont des citoyens de la localité d'El-Ançor et les proches des inculpés. Le ressentiment et la colère étaient encore palpables chez eux, estimant que les peines avec sursis ne se justifient pas et certains de nous rappeler que parmi les condamnés, plusieurs avaient été arrêtés à leur domicile à l'aube, ce qui a entraîné la fuite de certains jeunes. Mais hier sur place, on pouvait remarquer la présence de personnalités de la société civile, la coordination citoyenne de Bethioua, des intellectuels, des représentants de la LADDH et du MDS qui voulaient être aux côtés des citoyens pour leur apporter leur soutien. C'est d'ailleurs suite à l'arrestation des émeutiers d'El-Ançor que nombre de ces personnalités ont décidé de lancer un appel “à la libération de tous les émeutiers” qui ne s'arrête pas à la seule ville d'El-Ançor. Le calme est, certes, revenu dans cette petite localité, mais les traces de ces évènements ne sont pas près d'être effacées, surtout que la question de l'exploitation des carrières n'est pas réglée.