Les Etats-Unis auraient encouragé l'Agence internationale de l'énergie à minimiser le déclin des champs pétroliers. Le monde est beaucoup plus près d'un épuisement des réserves de pétrole que ce que les estimations de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) affirment. L'agence minimise le danger d'une pénurie pour ne pas créer un mouvement de panique, a affirmé, lundi, le journal anglais The Guardian sur son site Internet. Citant un membre haut placé de l'agence non identifié, le journal britannique informe que «Les Etats-Unis ont joué un rôle important pour encourager l'AIE à minimiser le déclin des champs de pétrole existants et à surévaluer les chances de trouver de nouvelles réserves», ajoute le quotidien britannique. L'AIE doit publier cette semaine son rapport annuel sur l'énergie dans le monde (World Energy Outlook) consulté par de nombreux gouvernements pour décider de leur politique dans les domaines de l'énergie et du changement climatique. Ce rapport affirme que la production de brut peut être portée de 83 millions de barils/jour actuels à 105 millions. «Beaucoup au sein de l'organisation estiment que même parvenir à un niveau de production de 90 ou 95 millions de barils/jour serait impossible, mais on craint des mouvements de panique sur les marchés financiers si les chiffres sont baissés», a affirmé le responsable de l'AIE, cité par le site du Guardian. «Et les Américains craignent la fin de la suprématie du pétrole parce que cela menacerait leur pouvoir fondé sur l'accès aux ressources pétrolières», a souligné le journal. Une seconde source, non identifiée au sein de l'AIE, a indiqué qu'une des règles fondamentales de l'agence est de «ne pas irriter les Américains» mais, en fait, précise-t-elle, il n'y a pas autant de pétrole dans le monde que ce que l'AIE affirme. «Nous avons atteint le point le plus haut en ce qui concerne le pétrole. Je pense que la situation est vraiment mauvaise», a encore affirmé la même source qui a requis l'anonymat. L'AIE compte 28 pays développés, membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (Ocde).