«Être artiste, c'est voir le monde et être vu par le monde», a souligné Rabie Rahou. Le cinéma est une affaire de volonté et de combativité. Et s'il y a un cinéaste qui en est la preuve vivante, c'est bien ce jeune cinéaste, Rabie Rahou. L'Enfant secret avance telle une fourmi se retournant sans cesse sur son enclin. Le jeune cinéaste est intelligent, il présente une ambition relative qui lui permet de maîtriser son sujet du début jusqu'à la fin. Il connaît les dangers qui guettent les premiers pas du métier. «Maints réalisateurs commencent leur carrière avec un appétit démesuré et finalement se perdent en route faute d'expérience et de maîtrise suffisantes», dit-il avec lucidité. Rabie tient à rester modeste et mettre toutes les chances de son côté, sans présenter une attitude par trop imposante au regard des aléas et imprévus du domaine. Nourri aux influences de cinéastes divers comme De Palma, Pasolini... et tant d'autres, dans ses tiroirs, on trouve un embrouillement d'idées et de projets plus ou moins aboutis, dont certains attendent de voir le jour. Dans le lot, on citera le film documentaire animalier, intitulé Le retour à la nature qui sera projeté prochainement sur le grand écran. L'homme a beaucoup évolué au cours du temps. Il semblerait actuellement, que cette évolution ne se soit pas faite dans le sens espéré. Car le but premier étant celui d'offrir une vie plus belle et plus agréable, semble aujourd'hui loin derrière nous. Les conséquences de cette évolution commencent à se révéler alarmantes. Il semblerait bien que nous soyons en train d'évoluer vers une voie sans issue. L'écologie n'est pas l'affaire d'une seule personne, mais il y va de notre planète et notre survie. La Terre appartient à un système planétaire complexe qui n'existe que par son équilibre. A force d'exploiter les ressources de la planète en créant la pollution par nos activités et nos modes de vie, facteur d'accélération de la disparition de certaines espèces, nous, les hommes sommes en train de modifier et de menacer l'équilibre naturel mais surtout fragile de la Terre. Ce film documentaire sur l'écologie et l'environnement, une première en Algérie, signé Rabie Rahou de l'entreprise de production cinématographique El Kawakib, tentera de donner une vision d'ensemble sur un sujet aux multiples composantes et incidences: écologie, biologie, développement durable, petits gestes quotidiens pour l'environnement et les activités et les bricolages autour du recyclage...C'est par la connaissance que nous nous sentirons tous concernés. D'ailleurs, la ladite entreprise n'a pas lésiné sur les moyens pour réussir ce travail inédit, en octroyant même un matériel haut de gamme destiné à ce genre de projections. Ainsi, le compositeur bulgare, Sleepwalker a été sollicité pour assurer la musique de l'oeuvre. La particularité de cette dernière est cette patience de toute l'équipe technique durant quatre mois, filmant un aigle carkayet, depuis sa naissance jusqu'à son envol. Rabie Rahou papillonne, expérimente et presse son imagination jusqu'à la limite du surréalisme. Sa fougue, son énergie et son enthousiasme, il ne les a pas dépensés en frappant aux portes des producteurs. Il n'a pas non plus répondu à l'appel, ô combien tentant (et lucratif!) à des films publicitaires. Le jeune passionné s'est jeté à l'eau, tout seul comme un grand. Il a écrit son scénario, rallié quelques amis à sa cause et pris sa caméra pour entamer, illico presto, le tournage. Pour faire un cinéma authentique, plus dans la marge, mais sincère. Le voilà donc récoltant les fruits de sa témérité. Ce laps de temps relativement conséquent lui a permis de peaufiner son oeuvre en gommant les possibles erreurs et en pensant sa réalisation longtemps en amont. Le cinéaste débutant s'est bâti une réputation qui attirera sûrement un public de plus en plus large. Ce jeune artiste de 26 ans abandonne ses études universitaires, et décide de mettre en scène des production après avoir passé son adolescence à fabriquer des courts métrages sans argent. Aujourd'hui, la suite du parcours du jeune réalisateur démontre ses qualités. L'innovation visuelle qu'il propose se mêle constamment à des références. Pour un homme qui depuis l'adolescence désire faire rêver un large public, on ne pouvait imaginer meilleure situation. D'emblée, on se fait de lui le portrait d'un jeune artiste. Avec tout ce que cela implique pour y parvenir. Les transformations, les réflexions sur le monde qui nous entoure. «Être artiste, c'est voir le monde et être vu par le monde», dit-il. «Observer, voir, entendre ce qui nous entoure. Emmagasiner le plus d'émotions. Les vraies. Les dures, comme les bonnes. Vivre et sentir. Et en sortir une oeuvre. Une oeuvre personnelle, subjective, intéressante, parce qu'elle est le résultat d'un travail intime et profond d'un homme», a-t-il ajouté.