Le Cccat devrait permettre l'appréciation de la situation globale sur l'état de la menace terroriste. Pour faire face à une éventuelle situation de terrorisme à grande échelle, les Etats membres de l'Union européenne ont décidé de mettre en place, vendredi dernier à Paris, un Comité des centres de coordination antiterroriste (Cccat). Afin d'échanger les renseignements disponibles dans le domaine de la lutte antiterroriste, l'idée d'une telle structure avait été lancée en février 2005 à Madrid lors d'une réunion des ministres de l'Intérieur du G 6. L'Allemagne, l'Espagne, la France, l'Italie, la Pologne, et le Royaume-Uni constituent ce groupe. Dans ce domaine, les pays de l'UE (Union européenne), participent déjà au Club de Berne pour les chefs de services de renseignements et au Groupe Atlas pour les unités d'intervention. Toutefois, si tous les pays européens sont plus ou moins soumis à la menace terroriste, faut-il rappeler que cette dernière provient directement ou indirectement des pays du Sud. Al Qaîda née en Afghanistan et ayant des ramifications en Europe, s'est installée plutôt dans la vaste bande sahélo-sahélienne, l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Le Cccat devrait permettre l'appréciation de la situation globale sur l'état de la menace. Etant donné la nature transnationale des organisations terroristes, les pays européens auraient impérativement besoin de coopération étroite et très rapide avec les pays limitrophes, notamment ceux de la rive sud de la Méditerranée pour ainsi, rendre efficace cet outil de lutte. L'aide matérielle et militaire des pays du Sud et la mise en commun d'un certain nombre de priorités telles que l'échange de renseignements permettront de contenir la menace terroriste qui pèse également sur l'Europe. Invité à la rencontre parisienne, le directeur malien des études techniques de recherche antiterroriste a exprimé ses inquiétudes à propos de la grande menace d'Al Qaîda au Maghreb islamique au Sahel et devant la situation très tendue en Somalie. Par ailleurs, un Algérien soupçonné de faire partie d'un réseau terroriste installé en Italie, avec des ramifications en Autriche, Espagne, Grande-Bretagne et Suisse, a été arrêté hier par la Garde civile espagnole. Il a été arrêté à Pampelune, dans le cadre d'une opération menée conjointement par les polices espagnole, autrichienne, française et italienne. En tout, dix personnes ont été arrêtées dans cette opération, selon la Garde civile, qui ne donne pas de précisions sur les autres arrestations. Visé par un mandat d'arrêt européen l'accusant de délit d'association de malfaiteurs et de fabrication de faux papiers d'identité, il a été emprisonné à Madrid, dans l'attente de son transfèrement en ItaIie. Il est soupçonné de faire partie d'un réseau installé en Italie, avec des ramifications en Autriche, Espagne, Grande-Bretagne et Suisse. Le but du réseau était d'obtenir de l'argent en Europe pour l'envoyer en Algérie afin de financer Al Qaîda au Maghreb, selon la Garde civile. Début 2008, la Garde civile avait démantelé un groupe d'islamistes radicaux, majoritairement pakistanais, soupçonnés de préparer un attentat à Barcelone. En juin 2008, huit Algériens, soupçonnés d'être liés à l'organisation Al Qaîda au Maghreb islamique, avaient été interpellés à Castellon, Barcelone et Pampelune.