Le président Mahmoud Ahmadinejad a estimé qu'il était dans l'intérêt de l'Occident de trouver un arrangement avec l'Iran au sujet de son programme nucléaire controversé, a rapporté hier la télévision publique sur son site Internet. Coopérer avec l'Iran au sujet de son programme nucléaire serait «bénéfique pour les Occidentaux car s'y opposer renforcera l'Iran», a déclaré le président iranien dimanche soir lors d'une réunion avec des agences de presse de l'Asie-Pacifique. M.Ahmadinejad s'exprimait alors que le président américain Barack Obama a fait savoir à l'Iran que le «temps lui était compté» pour répondre à la proposition soumise il y a trois semaines par l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea). Celle-ci prévoit que l'Iran devra exporter la plupart de son uranium faiblement enrichi en Russie pour y être enrichi davantage avant de l'envoyer en France où il sera transformé en combustible. «Nos ennemis ont politisé la question nucléaire en utilisant toutes leurs ressources pour tenter de contraindre l'Iran à se rendre mais ils ont été vaincus», a lancé M.Ahmadinejad. «Les droits fondamentaux de la nation iranienne ne sont pas négociables et les activités nucléaires de l'Iran sont menées entièrement sous la supervision de l'Aiea», a-t-il poursuivi. L'Iran n'a pas encore répondu à la proposition de l'Aiea, mais plusieurs hauts responsables se sont prononcés contre des aspects fondamentaux de celle-ci. «Malheureusement, au moins jusqu'à maintenant, l'Iran a été incapable de dire oui. Nous n'avons plus beaucoup de temps», a déclaré M.Obama, qui a qualifié la proposition de «juste». Dimanche à Singapour, le président russe Dmitri Medvedev s'est même joint au concert de protestations. A l'unisson avec son homologue américain Barack Obama, il a averti que l'Iran risquait de nouvelles sanctions s'il ne donnait aucune réponse à la dernière offre de l'Agence internationale de l'énergie atomique, faite il y a maintenant plus de trois semaines. Et y-a-t-il un lien de cause à effet? La Russie vient en tout cas d'annoncer que le lancement de la centrale nucléaire de Bouchehr, qu'elle aide à construire dans le sud de l'Iran, va être retardé. Initialement, cette centrale devait être mise en service fin 2009.