La centaine de supporters et la sélection féminine de handball, qui ont assisté à la demi-finale entre l'Algérie et l'Egypte, n'oublieront pas de sitôt cette soirée de vendredi où ils ont été lâchement agressés par des énergumènes égyptiens à la fin de la rencontre, pourtant remportée par leur sélection avec la bénédiction des arbitres de la partie. Le Caire (Egypte) De notre envoyé spécial Un guet-apens presque prévisible, après les intimidations dont était victime, la veille, notre confrère de la Chaîne I. Les fans algériens, composés pour la plupart de notre communauté établie au Caire (du moins ce qu'il en reste), ne s'attendaient guère à une telle hostilité et à autant de haine et d'agressivité, même si les insultes fusaient dans la grande salle du complexe sportif du Caire. Les choses se gâteront dès la fin du match où nos fans ont été attaqués avec des bouteilles pleines de sable et de pierres, des deux côtés de la tribune où ils étaient installés, et même par-dessus. « a la fin de la rencontre, et malgré la déception, on a applaudi les deux équipes. Mais, soudain, nous avons été canardés par des dizaines de bouteilles, dont certaines étaient pleines de sable, mais aussi de pierres. On s'est alors enfuis en arrière pour nous abriter, et là on s'est vu attaquer par ceux qui étaient installés sur les deux côtés de notre tribune », nous dira cette femme, rencontrée au niveau de la résidence des joueurs, avant qu'une autre mère de famille ne lui emboîte le pas : « C'est indigne. Il y avait beaucoup plus de femmes et d'enfants dans cette tribune, mais cela ne les a pas empêchés de nous agresser sans le moindre scrupule, alors qu'on ne leur a rien fait. C'est ça l'amitié dont ils nous parlent. C'est indigne de leur part. » Les filles de l'équipe nationale ont été, elles aussi, traumatisées. « Les Egyptiens qui nous entouraient ont enlevé leurs chaussures et nous ont menacés avec à la fin de la rencontre, comme pour dire qu'ils allaient nous donner la raclée et ils ont tenu leur promesse », nous dira ce jeune étudiant qui nous parlera d'un autre 14 novembre, mais à une échelle réduite, tout en exprimant son étonnement sur le fait que les supporters algériens, sans exception, ont été minutieusement fouillés à l'entrée du stade, alors que les Egyptiens, qui se sont attaqués à eux, ont réussi à faire rentrer des bouteilles pleines de sable et de pierres. Un véritable cauchemar subi par ces supporters, qui n'ont pas encore oublié le précédent traquenard et les changements radicaux dans leur vie quotidienne depuis les fameuses rencontres de football des 14 et 18 novembre derniers. Des attaques auxquelles même les joueurs n'ont pas échappé, puisque c'est sous les jets de bouteilles et de crachats qu'ils rejoindront les vestiaires, avec un bilan de deux blessés légers, un joueur touché à l'épaule et un membre de la délégation au coude. Une agression perpétrée en plus par des militaires, puisque les Egyptiens ont dû faire appel à leurs appelés pour remplir les gradins d'un stade qui n'a pas affiché pour autant complet, malgré la gratuité de l'entrée. Regrettable de la part de certains énergumènes qui risquent de gâcher tous les efforts de normalisation entrepris par beaucoup de personnalités égyptiennes et même de simples citoyens qui veulent tourner la page.