Forte de ses expériences du marché, cette minoterie compte s'adapter aux exigences économiques et aux normes de qualité. Molitell, filiale du groupe industriel Eriad d'Alger, organise depuis hier des portes ouvertes sur l'unité, au niveau de sa direction générale, sise à Blida. Avec une minoterie totalement rénovée et équipée d'une technologie de pointe, l'unité, qui a investi plus de 4 millions de dollars, affiche clairement ses ambitions. «Améliorer la qualité des produits pour les rendre plus concurrentiels dans un marché en pleine mutation», nous dira M.Kouraba, P-DG de la filiale. Forte de ses expériences du marché, Molitell complète, consolide et optimise ses ressources, pour s'adapter aux exigences économiques et aux normes de qualité. Elle a procédé, de ce fait, à la redéfinition de ses produits et marchés, à travers l'adaptation du processus de production, la mise en place d'une politique commerciale offensive, dynamique et évolutive et le lancement d'un nouveau design et label. Sur ce dernier point, M.El-Hachemi Djaâboub, ministre de l'Industrie, qui a assisté à l'inauguration de la minoterie rénovée, s'est longuement attardé sur la qualité de l'emballage de la gamme variée des produits de Molitell, qui est constitué de farine, semoule, pâtes alimentaires, chocolat, biscuits... Une occasion de plus pour cet officiel de remettre sur le tapis «les pratiques frauduleuses qui persistent au niveau de nos frontières». M.Djaâboub cite à ce sujet l'évasion fiscale et la contrebande pratiquée par certains importateurs algériens. Il dira aussi qu'«il est navrant de constater que des pâtes alimentaires algériennes sont exportées vers notre pays, par nos voisins, et ce dans de nouveaux emballages faisant croire que les produits sont étrangers». Le ministre dénonce la concurrence déloyale et évoque les lobbies issus du secteur privé, qui tentent de freiner le secteur public en Algérie. Interrogé sur les informations faisant état d'une probable privatisation de Molitell de Blida, M.Rédaouia, secrétaire général du syndicat de l'unité, dément, en affirmant que la priorité est aujourd'hui pour la mise à niveau de la filiale. Par ailleurs, il déclare: «Nous ne sommes pas contre l'ouverture du capital, à condition que les autorités nous définissent clairement leur stratégie de privatisation, cette dernière ne doit, en aucun cas, nous amener vers la suppression des postes de travail.» Cette unité, qui produit, notons-le, plus de 4 000 q/j, achète 70% de la matière première à l'Oaic. L'augmentation des prix de blé par cet office en 2000, a obligé Molitell à baisser sa production. M.Rédaouia s'interroge sur les raisons qui poussent les autorités publiques à bloquer l'importation du blé pour le secteur public, contrairement au privé. Notons enfin que Molitell compte se lancer très prochainement dans l'exportation. L'Irak sera à ce sujet le premier marché étranger à conquérir, selon le P-DG de la filiale.