La colère n'a pas l'air de vouloir baisser en plusieurs endroits. Les actions décidées à l'expiration de l'ultimatum adressé par le mouvement citoyen perdurent aussi bien en certains endroits de Tizi Ouzou, comme Les Genêts et la cité le Cadi et dans la daïra de Ouaguenoune. Alors qu'à Bouzeguène, la coordination locale, a animé une marche sur le siège de la daïra. L'action a rassemblé une foule assez importante. Les marcheurs, après avoir emprunté les principales rues de la ville, ont respecté un sit-in devant la daïra. Encadrée par les coordinations de Bouzeguène et d'Irdjen, la marche s'est ébranlée du lieu dit les Quatre chemins aux cris de «Ulac smah ulac» et «Pouvoir assassin». Arrivés au niveau de la route donnant accès à la daïra, les délégués ont tenu à rappeler aux marcheurs la voie pacifique choisie par le mouvement. Comme ils ont tenu à faire en sorte que les marcheurs ne répondent pas aux provocations. Au bout d'un moment, les forces de l'ordre et les manifestants se retrouvaient face à face, la tension monte. On palabre quelque peu, les manifestants dégagent une délégation chargée de remettre une lettre au chef de daïra. Le chef de sûreté de daïra joue à l'intermédiaire. Il ressort peu après pour dire aux manifestants que «le chef de daïra a reçu des ordres de ne pas recevoir de délégation!». Des jeunes s'énervent, certains veulent même le faire sortir de force. Les délégués arrivent difficilement à leur faire changer d'avis et attirent surtout leur attention sur le danger qu'il y a à affronter les nombreuses forces de police présentes. La foule prend alors la décision de mettre en quarantaine le chef de daïra. Cette «défense» englobe outre, les commerçants, les employés de la daïra tenus de respecter cette décision. A Ouaguenoune, précisément au niveau de Tikobaïne, le chef-lieu de daïra, les échauffourées, qui durent depuis près de quatre jours, ont atteint une intensité certaine. La ville ressemble à un véritable champ de bataille. Les manifestants bloquent le CW37. Les blessés légers ont été recensés. Des gens de Tikobaïne parlent d'un jeune manifestant «passé à tabac» par des éléments des URS. La tension était encore persistante, hier, en début d'après-midi. A Tizi Ouzou, c'est surtout au quartier Les Genêts que l'on a recensé des heurts sporadiques opposant les jeunes aux forces de police. Pourchassés, les jeunes ne tardent pas à revenir. ils sont laissés «seuls». De dépit ou de rage, ils lapident sans raison. On évoque même, sans être certains, que deux éléments de la police ont été blessés par des cocktails Molotov. Dans la soirée, le calme est revenu.