L'appel de la Cadc pour occuper les sièges de daïra n'a pas été très bien suivi. La réplique des ârchs, à la fin de l'ultimatum adressé au pouvoir pour libérer les détenus, dont Belaïd Abrika, n'a pas été du niveau de celle attendue. Ainsi, à Tizi Ouzou, seuls deux délégués s'étaient présentés devant le siège de la daïra, mais devant l'absence de monde, ils se sont retirés. Presque partout, notamment au sud de la wilaya, les sièges de daïra ont effectué normalement leur service. C'est également le cas à Draâ Ben-Khedda, Maâtkas, Tigzirt, Aïn El-Hammam, Beni Yenni et aussi à Draâ El-Mizan et Tizi Gheniff. A Azazga, la région qui a connu, lors du printemps noir, des pics de violence extrêmes et qui a compté beaucoup de victimes, c'est à un meeting tenu au stade municipal, que la population a été conviée. Bouzeguène entend faire son action aujourd'hui. A Ouacif, un autre épicentre de la «révolte citoyenne», une grève générale a ponctué la journée d'hier, cette action s'était déroulée dans le calme. A Tizi Rached, c'est le chef de daïra qui a opté jour son retrait, du moins pour la journée d'hier; le personnel de service a aussi été libéré, sans doute pour prévenir toute escalade de violence. C'est à Makouda que des escarmouches ont été signalées entre les jeunes et les CNS, alors qu'à Ouaguenoun, la daïra a été «assiégée» dans le calme. A Larbaâ Nath-Irathen, la moitié des commerces de la ville a baissé rideau, tandis qu'à Iferhounène, la daïra assiégée a vu son personnel «quitter» les lieux. Finalement, l'action prévue par la Cadc n'a pu être menée que dans quelques daïras. Cela s'explique aussi bien par la «peur» des arrestations que par la lassitude de la population. Aussi, l'idée de grève générale défendue par certains délégués a été clairement rejetée par la plénière du conclave de Bouzeguène. La coordination de Béjaïa et celle de Bouira ont «déconseillé» l'idée de la chasse aux chefs de daïra. Il est vrai que pour ce qui est de la grève générale, les délégués ont plaidé pour l'abandon de cette stratégie qui pénalise surtout la population particulièrement les commerçants. Selon des échos impossibles à vérifier, des délégués, et non des moindres, poussent au dialogue. Il y en a même, dans la vallée de la Soummam, qui militent ouvertement pour cette solution. Ali Gherbi, dans un entretien à un confrère, disait préférer l'organisation d'un conclave assez large et regroupant toutes les compétences: sociales, économiques, culturelles et politiques pour essayer d'aboutir à une solution à ce problème. Selon nos sources, les délégués-partisans n'attendent que «le feu vert» de leur formation politique pour rejoindre cette idée. Il va de soi qu'il appartient désormais à l'Etat de bien négocier cette étape et surtout de s'éloigner de toute opération dite «taïwan». La paix et le calme de la région valent bien cela. Au-dessus de tout, il y a la nécessité de sauver la région, elle le mérite amplement!