Cette opération entrerait dans le cadre des réformes dites de troisième génération. De sources sûres et concordantes, on apprend que le gouvernement, sous l'impulsion du chef de l'Etat, projetterait de mener une très vaste offensive contre les criminels économiques. Ces derniers, nous dit-on de mêmes sources, sévissent le plus souvent au niveau des fraudes douanières et fiscales. Ces criminels économiques sont, le plus souvent, désignés sous le vocable de mafia bleue. La corruption, véritable fléau gangrenant pas mal de pans de l'administration algérienne, sera, elle aussi, attaquée frontalement. Les prémices de cette très vaste opération se sont déjà fait sentir à la suite des nombreux scandales largement commentés par la presse. Tous les services compétents de l'Etat devraient se mettre de la partie. Outre les douanes et le fisc, appelés à jouer un rôle de premier plan, il est également attendu que la Cour des comptes et l'IGF ficellent un nombre impressionnant de dossiers qui lui ont été soumis afin d'être transmis à la justice dans les plus brefs délais. Cette véritable campagne «mains propres» entrerait dans le cadre des réformes économiques dites de troisième génération, et qui ne pourront, en aucune manière, être menées à bien tant que ce genre de trafics continuera d'exister à très vaste échelle. La relance économique, ne l'oublions pas, compte beaucoup sur les capitaux et les investissements étrangers. Or, il est avéré que les grandes capitales étrangères demeureront toutes frileuses vis-à-vis de l'Algérie tant que celle-ci n'aura pas atteint des normes «acceptables» en matière de fraudes en tous genres et de corruption. La démarche du gouvernement, qui s'inscrit sur le moyen terme, viserait également, indiquent des sources crédibles, à assurer un second mandat au chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. Dans le même ordre d'idées, on apprend que le député MRN, Hassan Aribi, est le premier parlementaire à déposer une question orale auprès du gouvernement. La question s'adresse à Khalida Toumi, ministre de la Communication et de la Culture et porte-parole du gouvernement. Elle a trait à la censure qui avait frappé, il y a deux années, l'émission El-Mouhakik où de fracassantes révélations devaient être faites à propos des agissements délictueux de la mafia bleue. Des sources proches de ce député indiquent que rien que pour le scandale de l'exportation des métaux ferreux et non-ferreux, le Trésor public a accumulé un manque à gagner de plus de 10 milliards de centimes alors que des sommes colossales en devises ont pu être accumulées dans des banques à l'étranger avec la complicité d'une société israélienne et de nombreuses sociétés écrans. Cette grande offensive, croit-on savoir, expliquerait en partie la terrible campagne médiatico-politique déclenchée depuis environ deux mois contre le chef de l'Etat et les douanes algériennes. Une affaire à suivre.