Les candidats du RND aux sénatoriales ont des chances d'être soutenus par le PT. C'est au cours de l'émission En toute franchise et à la Chaîne III que la porte-parole du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a avoué hier qu'elle est en contact avec des hauts responsables de la direction du RND pour préparer les élections sénatoriales. La porte-parole souligne que ces contacts n'ont pas encore abouti à un accord sur un soutien des candidats, car «il faut d'abord que les primaires soient achevées pour se prononcer définitivement». Les contacts ne veulent pas dire également que le PT demande au RND d'adopter son programme. D'ailleurs, il risque d'y avoir quelques couacs. L'invitée de la radio annonce d'ores et déjà que son parti ne soutiendra pas les hommes d'affaires qui seront candidats. Elle prône une séparation claire entre l'argent et la politique. Elle n'hésite pas à clamer que le Sénat est gangrené par la corruption et que cela ne date pas d'aujourd'hui. Des candidats aux sénatoriales sont soupçonnés de vouloir acheter leurs sièges. C'est pour éviter ce piège que Mme Hanoune n'accepte pas des négociations au niveau local. Le FLN lui a proposé cette option mais elle a été rejetée. De toute façon Mme Hanoune respecte le Sénat mais elle ne l'aime pas. Elle veut même adresser une pétition au président de la République pour suggérer quelques réaménagements dans l'architecture politique et économique du pays sans divulguer entièrement ses intentions. 30.000 signatures sont déjà collectées. Elle pense que la loi sur les privatisations de 1994 n'a plus lieu d'être et elle ne cache pas que le bicamérisme n'a jamais été une demande émanant du peuple. Elle estime que la conjoncture est favorable à une offensive de son parti, notamment depuis l'adoption de la loi de finances complémentaire qu'elle considère comme une signe du retour au patriotisme économique. Dans certaines sphères du pouvoir, elle décèle quelques niches de résistance à cette orientation. Elle s'étonne du fait que des députés s'opposent à des propositions des ministres demandant des rallonges budgétaires. Elle critique aussi l'attitude des députés s'opposant à la permanisation des travailleurs qui sont en contrat à durée déterminée, notamment dans le cadre de l'Ansej. La jeunesse se trouve galvanisée par la victoire contre l'Egypte, mais la situation s'améliorerait davantage si des emplois lui sont proposés. La secrétaire du PT souligne que dans l'administration publique, il y a une possibilité d'employer 600.000 travailleurs étant donné que le pays est sous-administré. En revanche, elle pense que les déclarations du ministre des Finances, Karim Djoudi, sur la nécessité de réquisitionner 1,5 million de logements est une bonne idée. Cela ne l'empêche pas d'interpeller un autre ministre sur un autre dossier. Elle n'est pas d'accord sur le fait que le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Hamid Temmar, n'ait pas réagi à la vente par une société australienne de certaines de ses parts détenues dans la société nationale de l'or à une entreprise égyptienne alors que la loi stipule que l'Etat a un droit de préemption sur les reprises des entités économiques. A propos du projet de loi de finances de 2010, elle annonce que son parti ne votera pas contre, mais qu'il essayera plutôt d'arracher de nouveaux acquis aux travailleurs. Elle regrette que ses amendements soient «censurés par l'administration». Ils visaient l'amendement de l'article 87 bis de la loi sur les relations de travail et de la loi de 1994 sur les privatisations. A cet effet, la porte-parole du PT introduira des recours.