Ni la plage horaire ni le rythme de un jour sur trois ne seront révisés. Le siège de la wilaya d'Alger a accueilli, hier, les responsables du secteur hydraulique en Algérie, ils ont été les hôtes de M.Nourani, le wali d'Alger. A l'ordre du jour de cette rencontre, l'évaluation de la première tranche du plan d'urgence d'AEP, initié depuis le début de l'année dans la capitale. Les intervenants étaient unanimes à dire: «La bataille d'Alger est gagnée.» La même formule a été choisie par le premier responsable du secteur, en l'occurrence M.Attar, ministre des Ressources en eau, pour définir «les réalisations miraculeuses concrétisées dans le secteur, dans un laps de temps record». En détaillant ces «miracles», le ministre évoque la réalisation de 42 forages, avec un débit de 50.000 m3/jour, ainsi que la réception de la station de traitement et de pompage de Mazafran, composante essentielle du projet d'interconnexion avec les trois barrages Ghrib, Bouroumi (Aïn Defla) et Boukourdane (Tipasa), destiné à améliorer l'approvisionnement d'Alger en eau potable. La première tranche de ce projet assurera un apport additionnel s'élevant à 50.000 m3/jour d'eau pour la capitale. Cette quantité est appelée à doubler au mois de septembre, soit après l'achèvement de l'interconnexion en question. Du fait la production globale en eau potable dépasse le volume des 370.000m3/jour pour atteindre les 450.000m3/ jour à Alger. Pouvant espérer pour autant une augmentation des volumes horaires dans l'alimentation en eau à Alger, «Non», réplique M.Attar, en revanche: «Nous favoriserons dans une première étape l'amélioration de la distribution de manière à abolir tous les points noirs.» Rappelons que parmi les 70 zones noires, recensées par L'Epeal, 200 immeubles regroupant 60.000 habitants et 5000 logements ont bénéficié du programme de réhabilitation des dessertes d'AEP. Sur une question suggérant la révision en baisse du rythme de un jour sur trois, le ministre estime qu' «une telle décision reste tributaire du facteur pluviométrique». Concernant les perturbations que connaît la distribution de l'eau dans certains quartiers de l'Algérois, le représentant de l'Epeal les impute à la vétusté des conduites d'eau qui datent, pour la plupart, de la période coloniale. La seconde tranche du programme d'urgence pour lequel est allouée une enveloppe de 17 milliards de dinars, prévoit un apport supplémentaire de 100.000 m3/jour, qui parviendra des 12 stations de dessalement prévues pour le mois de novembre tout au long de la côte algéroise ( Zéralda, Staouéli, Club des Pins, Aïn Benian, Réghaïa). L'on note que la capitale, dont le besoin en eau est estimé à 600.000 m3/jour mettra fin à cette crise, après l'achèvement des travaux de transfert de près de 100 millions de m3 d'eau du barrage de Taksebt ( Tizi Ouzou) vers Alger. Le coût du projet, qui sera finalisé d'ici à l'année 2005, est de 35 milliards de dinars. Il sera réalisé par un groupement d'entreprises étrangères (italienne, canadienne, allemande, française et espagnole). Il faut préciser que le partenariat étranger est présent en force dans les différents projets du plan d'urgence d'AEP dans le pays. A ce sujet, l'on signale que c'est l'entreprise canadienne Lavalin qui pilote ce chantier.