C'est suite à la visite de la ministre israélienne des Affaires étrangères de l'époque, au Caire, le 25 décembre 2008, et après un entretien avec le Raïs égyptien que fut scellé le destin dramatique des Ghazaouis qui allait se traduire par le massacre de plus de 1400 Palestiniens. Dans un peu plus d'un mois, les Palestiniens commémoreront dans la douleur ce triste premier anniversaire vécu dans leur chair. «Ça suffit! La situation va changer.» C'est en ces termes menaçants que Tzipi Livni s'est adressée à Hosni Moubarak pour lui faire part de son intention de punir sévèrement le Hamas pour faire cesser les tirs de roquettes qui pleuvaient sur le territoire de l'Etat hébreu. Que lui avait répondu le président égyptien? «Le président Hosni Moubarak a dit clairement qu'il ne devait pas y avoir de punition collective», a confié, dans une de ses déclarations, le chef de la diplomatie égyptienne, Ahmad Aboul Gheït. Les avions de l'armée israélienne allaient entrer en action quarante-huit heures après. C'est donc suite à la visite de la ministre des Affaires étrangères de l'époque, au Caire, et après son entretien avec le Raïs égyptien, que fut scellé le destin tragique des Ghazaouis qui allait se solder par le massacre de plus de 1400 Palestiniens. La punition fut bel et bien collective. Aucun édifice public n'a été épargné. Des habitations et des écoles furent réduites en poussière. Les lieux de culte, les hôpitaux et les édifices des institutions internationales sont pris pour cibles par les planificateurs du génocide palestinien et de la destruction de la Bande de Ghaza. Le «fameux» cabinet composé, de triste mémoire, du triumvirat: Tzipi Livni - Ehud Olmert - Ehud Barak. Une agression dont l'Egypte a été mise au parfum. Les propos du ministre égyptien des Affaires étrangères ne laissent point de doute à ce sujet. Ils le confirment sans aucune contestation. «L'Egypte a clarifié qu'Israël devait montrer de la retenue mais Israël a également clarifié que les tirs de roquettes devaient s'arrêter», a déclaré Ahmad Aboul Gheït, confirmant ainsi les visées belliqueuses et guerrières de l'armée de l'Etat hébreu qui avait évoqué comme seul prétexte de vouloir châtier la branche armée du Hamas, les brigades Azzedine Al Qassam, qui a pris le contrôle de la Bande de Ghaza après les élections législatives remportées haut la main au mois de janvier 2006. Ce qui est vu d'un mauvais oeil par les responsables israé-liens. «Malheureusement...le Hamas contrôle la Bande de Ghaza, et le Hamas a décidé de cibler Israël, cela doit être stoppé et c'est ce que nous allons faire», avait prévenu la ministre israélienne des Affaires étrangères lors de sa visite du Caire le 25 décembre 2008. Aussitôt dit, aussitôt fait. En l'espace de vingt-quatre heures, les bombardements de l'aviation israé-lienne font plus de 320 victimes. Au même moment 7000 personnes envahissent les rues de la capitale égyptienne pour expri-mer leur colère aux cris de: «A bas Moubarak! A bas Moubarak!» Les manifestants ne sont pas dupes. Le deal passé entre la ministre israélienne des Affaires étrangères et leur président prend l'allure d'un cadeau empoisonné pour ce dernier. «Je mets également en cause l'Egypte. Tzipi Livni était au Caire et elle a aussi annoncé exactement ce qui allait arriver», a tenu à dénoncer le Guide de la confrérie des Frères musulmans en Egypte. «C'est un crime sans aucune comparaison dans l'histoire», a ajouté Mohamed Mehdi Akef pour qualifier les bombardements de l'armée de l'Etat hébreu. Près d'une année, jour pour jour, l'histoire semble vouloir balbutier de nouveau. Onze Palestiniens ont été blessés dimanche suite à un raid israélien qui a pris pour cible la Bande de Ghaza. Hasard du calendrier ou nouvelle agression encore inavouée en préparation, le jour même, dimanche, le président égyptien recevait Shimon Peres, son homologue israélien au Caire. Il a été question, paraît-il, de mettre un terme à la colonisation forcenée de la Cisjordanie et de Jérusalem revendiquée comme capitale par les Palestiniens et l'Etat hébreu. Lors d'une conférence organisée conjointement par les deux chefs d'Etat, Shimon Peres a qualifié Hosni Moubarak de «Grand leader». La lune de miel entre l'Egypte et Israël se poursuit. Dans près d'un mois, les Palestiniens commémoreront dans la douleur le premier anniversaire de l'opération sauvage «Plomb durci» qui a ôté la vie à près de 1500 d'entre eux entre le 27 décembre 2008 et le 19 janvier 2009. Moubarak les a, en partie, sur sa conscience. En témoigne la rue égyptienne.