Le représentant de l'ONU estime possible un accord incluant des objectifs des pays riches pour réduire les émissions polluantes et une aide chiffrée à apporter aux plus pauvres pour s'armer face au changement climatique. L'Union européenne et Yvo de Boer, le responsable des négociations au Sommet de l'ONU sur le climat, continuent à croire à la possibilité d'un accord «précis» à Copenhague, mais attendent encore des engagements supplémentaires de Barack Obama. «Je crois que nous aurons un accord très précis» à Copenhague, a jugé Yvo de Boer, en arrivant à Bruxelles pour une ultime rencontre avec les ministres de l'Environnement de l'Union européenne, avant le coup d'envoi des négociations- clés de Copenhague (7 au 18 décembre). Selon lui, cet accord inclurait des objectifs des pays riches pour réduire les émissions polluantes, des clarifications de pays en développement majeurs comme l'Inde et la Chine, mais aussi une aide chiffrée à apporter aux plus pauvres pour s'armer face au changement climatique. Le secrétaire exécutif de la Convention climat des Nations unies se félicite des récentes promesses faites par le Brésil, la Corée du Sud, la Russie ou le Japon. «La question-clé actuellement ce sont les Etats-Unis», car «tout le monde est prêt», a-t-il indiqué. «Je pense que le président américain Barack Obama sera en mesure de venir à Copenhague avec un objectif (de réductions des émissions polluantes) et une contribution financière» aux efforts des pays pauvres, veut-il croire. Le ministre français de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, prend acte du «problème» de Washington, qui réclame, selon lui, «une flexibilité de dates ou de chiffres». Pour cela, il faudrait peut-être que d'autres pays industrialisés «prennent la place», suggérant que ces pays contribuent davantage, ajoute-t-il. Yvo de Boer aimerait aussi que l'UE «clarifie» avant Copenhague son mandat de négociation donné à sa présidence suédoise. «Nous avons besoin d'un chiffre clair de l'Europe sur la table», a-t-il dit. Au cours d'un sommet, le 30 octobre, les pays européens s'étaient mis d'accord sur une position de négociation en vue de la conférence de Copenhague et le principe d'une aide aux plus pauvres. L'Allemagne, la France et l'Italie avaient toutefois refusé toute estimation sonnante et trébuchante pour l'UE sur l'aide aux pays en développement, préférant voir les autres grandes nations bouger. L'UE a fixé à 100 milliards d'euros par an les besoins en financements internationaux pour aider les pays pauvres entre 2013 et 2020, une question devenue centrale dans les négociations climatiques mondiales. Le ministre suédois de l'Environnement, Andreas Carlgren, a convié lundi à Bruxelles une réunion extraordinaire avec ses homologues pour «discuter comment l'UE va aborder les prochaines semaines avant Copenhague». Il se montre volontariste: «Nous visons un accord complet couvrant tous les sujets». Au cours de ces discussions à huis clos, les ministres européens devaient évoquer en particulier les montants nécessaires pour amorcer immédiatement une aide publique aux pays pauvres, de 2010 à 2013, mais sans arrêter de position. Norbert Röttgen, le nouveau ministre allemand de l'Environnement, rappelle que plus personne ne s'attend à un accord «juridiquement contraignant» à Copenhague, mais «les obstacles doivent tomber» grâce à ces négociations. «Nous voulons avoir tout le monde à bord du bateau. Pas seulement les Européens, tous les pays en développement, ainsi que les Etats-Unis, la Chine et la Russie», note M.Röttgen. Plus optimiste, son homologue autrichien Nikolaus Berlakovich, croit encore à un accord «contraignant» ambitieux. «Nous pouvons nous attendre à ce que d'autres Etats et régions dans le monde mettent de nouveaux chiffres sur la table», souligne-t-il.