«Nos entreprises ressentent l'épuisement du style traditionnel de gestion», ont constaté les participants. L'entreprise algérienne a besoin d'une stratégie managériale afin d'acquérir et maintenir une place concurrentielle au sein d'un secteur d'activité déterminé. Tel est l'objectif du premier colloque international portant sur la solution et management des ressources humaines, organisé hier à Alger par des experts français et canadiens. Parrainée par le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, cette rencontre s'est focalisée essentiellement sur la gestion des risques internes en entreprise liés à la fonction des ressources humaines. Aussi, ce colloque pose-t-il plusieurs interrogations et séquences relatives au pilotage social en entreprise: il s'agissait notamment de connaître la spécificité de la méthode d'identification des risques en matière de ressources humaines. Cet aspect s'intéresse à l'ensemble des sous-fonctions telles que le recrutement, la formation, etc. A l'heure actuelle, les entreprises algériennes subissent les bouleversements, les modifications de leurs méthodes de travail, l'angoisse du changement, de l'erreur et de la suppression de postes de travail. La majorité des entreprises algériennes ne sont pas suffisamment outillées pour affronter ces nouvelles situation dans laquelle elles se trouvent. Les cadres deviennent méfiants, ce qui paralyse toute action novatrice. Selon les intervenants, ces cadres pressentent que les changements vont les déposséder de leur technique et par conséquent de leur poste. S'ajoute à cela une transparence pas toujours souhaitée. La vie quotidienne des différentes entreprises algériennes est fortement marquée par de tels changements. Le passage d'une économie de stagnation à une économie de croissance conduit toujours au changement de comportement dans les entreprises et dans l'administration. L'économie prend le pas sur le politique. Les réactions nationalistes traditionnelles s'effacent pour laisser place à un système de relations dans lesquelles les divers protagonistes sont conduits à prendre conscience des nécessités systématiques; et à parier sur une évolution dont ils pourraient tirer parti. Comme un consensus, les participants à ce colloque ont constaté que les entreprises algériennes ont, certes, bénéficié des nouveaux progrès des sciences régissant l'organisation du travail telles que la sociologie du travail et des organisations, la psychologie sociale, l'économie du travail dans sa vision micro et macroéconomique, etc. Ajoutez à cela l'augmentation en nombre et en influence des syndicats du travail, mais quoique nous en pensions, nos entreprises ressentent l'épuisement du style traditionnel de gestion. Tel est le problème qui conditionne leur avenir en tant qu'entreprises dans l'univers techno-économique moderne. «Le malaise est aigu, nous le constatons au sein de nos entreprises dont les traditions de gestion et les principes déterminent, malgré les très nombreuses modernisations de surface, un ensemble de pratiques complètement inadaptées aux besoins de l'entreprise moderne», affirme le consultant en management, le Dr Sofiane Saâdi.