Le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (CARE) a organisé, hier, à l'ESAA (école supérieure algérienne des affaires), Alger, une rencontre pour susciter et stimuler le débat autour de l'entreprise et de l'économie en général. Le débat a été animé par M. Nadir Laggoune, consultant en stratégie d'entreprise, il s'est intéressé aux conditions d'émergence de champions nationaux en Algérie à la faveur d'une étude réalisée pour le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements (MIPI). Pour lui, un champion national dans le secteur de l'économie est toute entreprise ou un groupe d'entreprises liées par des liens capitalistiques ou managériaux forts, leader dans un secteur d'activité déterminée, sur son marché national local, et capable de rivaliser avec ses concurrents au niveau régional, voire international. D'une autre manière, toute entreprise prête à rehausser substantiellement le niveau de l'économie et à la moderniser par effet d'entraînement. En Algérie, il est vrai que l'économie est ouverte depuis plusieurs année, reste que la mise à niveau est très faible, car la majorités des PME sont des entreprises familiales qui ont besoin d'un supplément de croissance pour devenir des champions. De plus, il est constaté que la nature familiale du capital du tissu industriel algérien est très peu tournée vers l'extérieur de l'entreprise. Dans ce sens, les participants ainsi que M. Laggoune, estiment que la solution pour une consolidation de l'économie par la formation de champions économiques nationaux se résume dans la disposition de l'Etat à vouloir améliorer l'environnement des affaires et la mise en place de dispositifs efficaces à même de favoriser la croissance des entreprises, en combattant efficacement le développement de l'informel. Aussi, les pouvoirs publics ne doivent pas se subtiliser en permanence, mais ils doivent bien écouter les opérateurs car ce sont eux qui connaissent bien l'environnement des affaires et connaissent leurs tourments. En outre, pour devenir également leader national dans un secteur ou plusieurs à la fois, un transfert de technologie et de compétences en management à des opérateurs algériens est le bienvenu, avec l'aide également de l'Etat à faciliter la venue d'éventuelles entreprises étrangères au pays pour aider les entreprises locales à se positionner à l'étranger. Par ailleurs, même l'enchaînement des groupements entre privés et publics peut constituer des opportunités pouvant donner rapidement naissance à des groupes de taille significative. Tout en mariant le dynamisme et la capacité de management du secteur privé à la puissance industrielle du secteur public. En dernier, il conviendrait aussi d'améliorer la formation des hommes et en particulier les dirigeants d'entreprise aux techniques de management et d'ingénierie financière.