Dans une lettre au Conseil de sécurité, le gouvernement algérien a réitéré les vues d'Alger sur la question. Il est attendu que le Conseil de sécurité se prononce aujourd'hui sur le rapport sur le Sahara occidental du secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, déposé le 19 février dernier. Ainsi, à la veille de la réunion du Conseil de sécurité pour étudier la situation prévalant dans les territoires sahraouis, d'intenses débats se déroulent dans les couloirs des Nations unies entre partisans et adversaires de la démarche initiée par l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, James Baker, appuyée par un projet de résolution présenté par les Etats-Unis. En fait, c'est autour de ce projet que le débat a tourné ces derniers jours, et dans lequel est intervenu le représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies qui, au nom du gouvernement algérien a, dans une lettre au Conseil de sécurité, réaffirmé à nouveau l'invariant de la position algérienne. Dans sa lettre au président et aux membres du Conseil, Abdallah Baâli, souligne: «Malgré l'opposition de pas moins de dix Etats membres du Conseil de sécurité des Nations unies au projet de résolution américain et leur préférence pour une courte résolution technique qui prolongerait le mandat de la MINURSO et permettrait au Conseil de sécurité de continuer et de compléter de manière transparente et démocratique l'examen des quatre options proposées par le secrétaire général dans son rapport du 19 février 2002, une minorité d'Etats membres appuyant le projet américain, insiste encore pour imposer l'examen du seul projet d'accord-cadre à l'ensemble des membre du Conseil de sécurité ainsi qu'au Front Polisario et à l'Algérie.» «En outre, ajoute M.Baâli, ces mêmes pays suggèrent que s'ils n'obtiennent pas un mandat clair du Conseil de sécurité basé sur le projet d'accord-cadre, l'envoyé personnel du secrétaire général démissionnera». Aussi, affirme le document, «l'Algérie rejette cette suggestion parce qu'elle estime que c'est au Conseil de sécurité de choisir toute option qu'il juge appropriée et qu'il n'appartient pas à l'envoyé personnel de choisir en lieu et place du Conseil de sécurité et parce qu'elle croit qu'il est injuste et inacceptable d'exercer une telle pression sur le Conseil de sécurité». Le document présenté par l'ambassadeur algérien rappelle aussi la pertinence des «propositions faites, en mai 2001, par le Front Polisario, permettant une application sans heurts et impartiale du plan de règlement. C'est la raison pour laquelle l'Algérie soutient profondément l'option 1 (mise en oeuvre du plan de paix et organisation du référendum) proposée par le secrétaire général». Dans une lettre, mesurée, mais très détaillée, le gouvernement algérien met en exergue le fait que le plan de règlement au Sahara occidental ne peut s'appliquer totalement et convenablement que par le consensus de toutes les parties en cause, réaffirmant la position constante de l'Algérie selon laquelle «le plan de règlement, seul cadre accepté pour une solution juste et durable de la question du Sahara occidental, peut être encore mis en oeuvre». En conclusion, souligne-t-il, «l'Algérie exhorte le Conseil de sécurité à ne pas se précipiter d'accepter une option clairement rejetée par sa vaste majorité et aussi bien par le Front Polisario que par le gouvernement algérien et de prendre le temps nécessaire d'examiner entièrement les options présentées par le secrétaire général». Le Conseil de sécurité, qui se réunit aujourd'hui, aura à son ordre du jour la question sahraouie et aura à donner une suite au rapport de Kofi Annan.