L'Irak n'était «pas en tête de liste» des Etats offrant un risque nucléaire grave, a déclaré l'ancien chef du service de contre-prolifération nucléaire. L'Irak n'était pas en 2001, deux ans avant le début de l'intervention américaine, «en tête de liste» des préoccupations britanniques pour le risque de prolifération nucléaire, selon des témoignages présentés hier devant la commission d'enquête britannique sur la guerre en Irak. Les deux anciens hauts responsables du ministère des Affaires étrangères à s'exprimer hier devant cette commission nommée par le gouvernement britannique, ont également nié l'existence de liens approfondis entre le régime de Saddam Hussein et le réseau terroriste Al Qaîda. L'Irak n'était «pas en tête de liste» des Etats offrant un risque nucléaire grave, a déclaré Tim Dowse, chef du service de contre-prolifération nucléaire au Foreign Office entre 2001 et 2003. «Pour ce qui était de mes préoccupations quand je suis entré en fonction en 2001, je dirais que la Libye et l'Iran devançaient l'Irak», a-t-il ajouté. William Ehrman, directeur du bureau de la sécurité internationale au Foreign Office entre 2000 et 2002, qui témoignait en même temps que M.Dowse, a confirmé ces propos. «En terme de (risque) nucléaire et de missiles, je pense que l'Iran, la Corée du Nord et la Libye étaient plus inquiétants que l'Irak», a-t-il estimé. M.Dowe a également réfuté l'idée d'une collusion entre le leader irakien Saddam Hussein et Al Qaîda, avancée par le président américain George W.Bush pour mieux justifier l'intervention de 2003. «Nous avons trouvé des preuves de contacts entre des responsables irakiens et des membres d'Al-Qaîda à la fin des années 1990», a expliqué M.Dowse. «Mais nous en sommes arrivés à la conclusion qu'il s'agissait de contacts très sporadiques (...), qu'il n'y avait rien qui s'apparente à une relation entre les Irakiens et Al Qaîda.» La commission présidée par John Chilcot, qui a commencé mardi ses audiences publiques, est chargée d'examiner tous les aspects de l'engagement britannique dans le conflit irakien. Elle rendra son rapport final fin 2010 au plus tôt.