L'ancien spécialiste nucléaire israélien, Mordechaï Vanunu, vient de tirer la sonnette d'alarme. Israël fait courir le risque d'un deuxième Tchernobyl au Moyen-Orient, en raison, selon lui, de l'état vétuste de la centrale nucléaire israélienne de Dimona. Vanunu, l'homme qui a révélé les secrets nucléaires d'Israël, soutient en outre que son pays serait impliqué dans l'assassinat du président américain John F. Kennedy. L'ancien ingénieur de Dimona, libéré de prison en avril dernier, après 18 ans d'incarcération dans une prison israélienne, s'inquiète que cette centrale nucléaire construite dans le sud d'Israël, il y a 40 ans, devienne, en cas d'accident, un nouveau Tchernobyl par la dissémination de radiations nucléaires. Ce qui menacerait des dizaines de millions de personnes en Israël et en Palestine mais également dans tous les pays voisins, Syrie, Jordanie, Liban, Egypte, Irak, les pays du Golfe, et la liste est encore plus longue dans cette région peuplée et ramassée. Vanunu se réfère à la catastrophe provoquée par l'explosion en 1986 à la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, qui avait fait plus de trois millions de victimes selon les autorités de ce pays. Pour l'ingénieur, le mal a déjà commencé et la Jordanie devrait soumettre ses habitants dans les régions frontalières avec Israël à des examens médicaux pour s'assurer de leur éventuelle irradiation et leur administrer les médicaments nécessaires. Vanunu évoque, en outre, une possible implication d'Israël dans l'assassinat de Kennedy en 1963, en raison de pressions qu'il a exercées sur le Chef de gouvernement israélien de l'époque, David Ben Gourion, pour qu'il fasse la lumière sur le réacteur nucléaire de Dimona. Affirmant que ses révélations sur le potentiel nucléaire israélien sont suffisantes pour considérer Israël comme un danger réel qui menace l'ensemble du Moyen-Orient, il a, en outre, critiqué la visite en Israël, début juillet, du chef de l'Agence internationale pour l'énergie atomique (Aiea), Mohamed El Baradeï, qui n'était pas autorisé à inspecter le réacteur nucléaire de Dimona. Vanunu avait été condamné en 1986 à 18 ans de prison pour trahison et espionnage après avoir transmis au Sunday Times britannique des informations sur la centrale nucléaire de Dimona. Israël n'a jamais reconnu détenir l'arme atomique, mais des experts militaires étrangers lui prêtent un arsenal de 100 à 200 ogives nucléaires sur la foi, notamment, des informations transmises par Vanunu. Interdit de s'exprimer dans les médias et de sortie d'Israël depuis sa mise en liberté, Vanunu a fait ces déclarations à Al-Hayat. D. B.