Le verdict de la Fifa est très attendu au moment où des voix s'élèvent à Alger pour une rupture des relations diplomatiques avec l'Egypte. Le «match» Algérie-Egypte se poursuit. Mais la partie se déroule, cette fois-ci, loin des terrains de foot et loin des yeux des supporters. Après la grande défaite subie au Soudan face aux Verts sur un score de 1 à 0, les Egyptiens feront face aux sanctions de la Fifa. C'est ce mercredi que la Fédération internationale de football rendra son verdict concernant les événements qui ont précédé la rencontre Egypte-Algérie, le 14 novembre dernier au Caire. Ainsi, le comité exécutif de la Fifa reviendra, à cette occasion, sur l'agression qu'a subie l'Equipe nationale en Egypte. La FAF, (Fédération algérienne de football), a présenté à la Fifa tout un dossier comprenant les détails de cette agression. Le monde entier avait suivi cette agression. Les chaînes de télévision du monde entier avaient diffusé les images des joueurs algériens blessés ainsi que le bus qui transportait la délégation algérienne, tout caillassé. La chaîne de télévision française Canal+ a filmé et diffusé, par la suite, les images montrant l'agression contre les joueurs de l'Equipe nationale par des supporters égyptiens au Caire. «Des images qui donnent franchement froid dans le dos», a commenté le journaliste de Canal+. à cela s'ajoutent les vidéos filmées par les joueurs à l'intérieur du bus juste après l'agression. La Fédération algérienne de football a inclus tous les incidents dans son rapport. M.Gagg, envoyé spécial de la Fifa pour cette rencontre, a, de son côté, rédigé un rapport détaillé sur cette agression. Il avait témoigné, notamment, que les joueurs algériens «ont été terrorisés». A la suite de ces réactions, la Fifa avait décidé d'ouvrir une enquête disciplinaire contre la Fédération égyptienne de football. Tentant de minimiser les dégâts et en ayant recours à la ruse la FEF veut se faire passer pour une «victime». Le président de la FEF, Samir Zaher, a présenté à la Fifa «un dossier» sur ce que les Egyptiens appellent «les agressions des supporters algériens à Khartoum». Ce même responsable a confié à la presse de son pays, que «le dossier» qu'il a présenté à la Fifa comprend «des images vivantes» qui ont été diffusées par les chaînes égyptiennes dans laquelle on montre des Algériens agresser des Egyptiens. Un mensonge à l'égyptienne et dont l'instigateur n'est autre que M.Zaher. A ce jour, aucune chaîne égyptienne n'a diffusé des images sur des éventuels événements dont parle M.Zaher. On ne peut que s'interroger si M.Zaher est un téléspectateur des chaînes de son pays. Apparemment, il ne suit pas les programmes diffusés par les télévisions de son pays. Loin des yeux de la Fifa, ces événements ont engendré un climat froid entre l'Algérie et l'Egypte. De nombreuses voix s'élèvent de part et d'autre pour demander la rupture des relations diplomatiques entre les deux capitales. Les officiels égyptiens sont allés même jusqu'à convoquer l'ambassadeur d'Egypte en Algérie au lendemain de la défaite à Khartoum. Du côté du Nil, des écrivains, des journalistes, des artistes, des intellectuels se sont unis pour demander la rupture des relations avec l'Algérie. Ce qui témoigne de la crise politique que traversent les deux pays. Ce qui accable encore la FEF est le fait que le délégué de la Fifa, M.Gagg, a bien mentionné que la rencontre s'est déroulée dans les meilleures conditions. Devant de telles preuves accablant l'Egypte, on s'interroge d'ores et déjà sur la nature des sanctions que prononcera la Fifa contre l'Egypte. Que dira l'instance de Joseph Blatter? Cette dernière a, d'ailleurs, essuyé de nombreuses critiques sur sa complaisance après n'avoir pas sanctionné l'Egypte au lendemain des incidents du Caire. De nombreux observateurs se sont interrogés sur le pourquoi d'une telle attitude. Pour qui roule la Fifa? La question mérite d'être posée. La Fifa a mis du temps pour étudier ce dossier. Elle a pris, environ 20 jours, pour se prononcer. Or, elle n'a mis que 24 heures pour sanctionner l'ancien joueur prodige, entraîneur de l'équipe nationale d'Argentine, Diego Maradona. En moins de 48 heures, le joueur a été condamné à deux mois de suspension et une amende de 16.560 euros pour des insultes proférées en marge du match Argentine-Uruguay, le 14 octobre dernier.