Les avocats digèrent mal le fait que le drapeau algérien ait été foulé aux pieds par des hommes de loi. Les avocats algériens ne sont pas restés de marbre devant les actes commis par leurs homologues égyptiens. Qu'il s'agisse du barreau d'Alger, de Blida ou de Tlemcen, l'unanimité est acquise sur la nécessité de sanctions internationales contre le barreau d'Egypte. Les avocats digèrent mal le fait que le drapeau algérien ait été foulé aux pieds par des hommes de loi. Cette sortie des robes noires algériennes fait suite à l'acte grave des avocats égyptiens qui ont brûlé le drapeau national. A l'issue d'une manifestation organisée par les avocats égyptiens lundi dernier, ils n'ont pas trouvé d'autre moyen pour exprimer leur colère, après la défaite de leur équipe contre l'Algérie, que de s'en prendre à un symbole de la souveraineté nationale. Le barreau d'Alger considère que cet acte est condamnable. Il n'a pas hésité à organiser une réunion d'urgence dès le lendemain de cet acte, soit lundi dernier, pour dénoncer cette ignominie. Les avocats ont un certain nombre de propositions pour sanctionner l'Egypte. Ils estiment que le siège de l'Organisation arabe des avocats n'a plus à être abrité plus longtemps par l'Egypte. Il devrait être délocalisé dans un autre pays arabe pour que l'honneur de la profession soit sauvegardé. Les avocats algériens pensent qu'ils ne peuvent pas continuer à maintenir leur activité dans cette organisation interarabe devant l'hostilité du pays hôte. Ils veulent que l'Union arabe des avocats prenne des mesures disciplinaires à l'encontre du barreau des avocats d'Egypte. L'Union doit demander des explications au barreau égyptien, est-il souligné. Les instances internationales sont aussi saisies pour que des remontrances soient adressées aux Egyptiens. Les Algériens considèrent même que la participation de l'Egypte à des organisations internationales soit suspendue. Même les activités initiées par les Egyptiens devraient être boycottées. Ce n'est pas pour autant que les coupables sont condamnés pour l'éternité. Quelques actions peuvent contribuer à redorer leur blason. Ils doivent présenter des excuses. Aux avocats algériens et au peuple tout entier de décider si elles seront acceptées ou non. De toute façon, les avocats voient mal comment continuer à entretenir des relations sereines même avec la Ligue arabe si elle est toujours basée au Caire alors que le courant ne passe plus avec Alger. De là à demander également le transfert du siège de la Ligue vers un autre pays, il n'y a qu'un pas. Les avocats n'ont eu aucun mal à le franchir et c'est ce qu'ils réclament effectivement. Pour Me A.Silini, le bâtonnier de l'Ordre des avocats d'Alger, l'attitude adoptée par les avocats égyptiens est indigne. Selon lui, l'acte des avocats égyptiens est inqualifiable. Cela ne l'empêche pas de condamner avec force l'acte commis contre l'emblème national. Il est qualifié d'«ignominie que rien ne saurait qualifier». Le Conseil de l'Ordre des avocats d'Alger, s'exprimant par la voix de Me Silini va plus loin dans son réquisitoire. Il «dénonce avec force cette souillure, dépassement ultime d'une fuite en avant». Tous ces actes sont «instrumentalisés à des fins inavouables», est-il ajouté. Ce n'est pas si inavouabe que ça puisque ces agissements ne visent rien d'autre que de souiller la mémoire des milliers de chouhada tombés au champ d'honneur pour que le drapeau national puisse symboliser la liberté retrouvée de toute une nation. La riposte des avocats algériens ne se limite pas à viser uniquement les instances légales. Elle vise même leurs membres. Il ne sont que de «prétendus défenseurs du droit de la dignité humaine». Comment pourrait-il en être autrement puisque les avocats n'ont eu aucun instant d'hésitation pour porter atteinte au sang des martyrs? Ils ne peuvent pas défendre la dignité humaine s'ils persistent dans leur déni des droits des peuples à être respectés. Toute cette somme d'agissements ne peut que se retourner contre ses auteurs. Ils sont déshonorés «et disqualifiés à jamais». Ils auront fort à faire pour retrouver leur honneur perdu.