La Cour internationale de justice (CIJ) a commencé hier matin à examiner la légalité de la déclaration unilatérale d'indépendance du Kosovo vis-à-vis de la Serbie en écoutant la position de Belgrade. «Votre avis consultatif aura une portée primordiale et servira de guide pour l'Assemblée générale, le Conseil de sécurité et le secrétaire général des Nations unies», a lancé aux juges le chef de la délégation serbe, Dusan Batakovic, à l'ouverture de l'audience. «La question dont vous êtes saisis est essentielle pour mon pays, le Kosovo étant le berceau historique de la Serbie, et essentielle pour son identité», a affirmé M.Batakovic, ambassadeur de la République de Serbie en France. La déclaration unilatérale d'indépendance du Kosovo est «une tentative pour mettre fin à l'administration de l'ONU et à la souveraineté de la Serbie sur sa province méridionale», a continué le directeur de l'Institut des études balkaniques de Belgrade, rappelant que le Kosovo est sous l'administration de l'ONU depuis 1999. La Serbie, le Kosovo et 29 Etats doivent participer à la procédure orale devant la Cour, le principal organe judiciaire des Nations unies, jusqu'au 11 décembre. Le Kosovo devait s'exprimer dans l'après-midi d'hier. L'avis de la CIJ devrait être rendu dans plusieurs mois. «Nous attendons que le droit international soit appliqué», a déclaré le ministre serbe des Affaires étrangères Vuk Jeremic, à son arrivée au Palais de la Paix, à La Haye, où devaient se tenir les audiences. «Nous avons confiance dans le droit international», a-t-il ajouté. La Serbie avait obtenu le 8 octobre 2008 de l'Assemblée générale des Nations unies qu'elle saisisse la Cour sur la légalité de la proclamation d'indépendance du Kosovo le 17 février 2008. Soixante-trois pays, dont 22 des 27 pays de l'Union européenne, ont reconnu l'indépendance du Kosovo, qui compte 2 millions d'habitants, dont 90% sont Albanais, et que Belgrade continue de considérer comme sa province méridionale. Depuis sa création en 1946, la CIJ, chargée de régler les différends entre Etats, a rendu 25 avis consultatifs.