L'enveloppe dégagée pour l'augmentation des salaires est déficitaire à hauteur de 140 milliards de dinars. «Enormément de travailleurs ne vont pas pouvoir bénéficier de 25% d'augmentation du Snmg (salaire national minimum garanti) décidé par la dernière tripartite, si l'article 87 bis sur les relations de travail n'est pas abrogé», a estimé hier la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, en marge de sa présentation du rapport d'ouverture des travaux du premier congrès des jeunes du parti (OJR) à Zéralda. «Hélas! l'amendement proposé par le PT sur l'abrogation de cet article proposé à l'occasion de l'adoption de la loi de finances 2010 a essuyé l'opposition de la majorité des députés», regrette Mme Hanoune. «Il y aura des salariés qui vont bénéficier de 2 DA, quand d'autres se retrouveront à la même situation d'avant l'augmentation du Snmg», ajoute la première dame du PT. En fait, de l'avis de quelques observateurs, autant le salaire est faible, autant l'effet de l'augmentation ne sera pas perceptible. Pour cause, l'impôt sur le revenu global (IRG) aura tendance à neutraliser notamment la majoration des faibles salaires. «L'article 87 bis est d'autant plus dépassé qu'il était une loi scélérate dictée par le FMI à l'époque de la restructuration industrielle», poursuit encore l'oratrice. «La question du pouvoir d'achat dépasse la seule tripartite», a souligné toutefois, la même oratrice en évoquant l'effet des décisions de la tripartite sur la jeunesse. 3000 DA, l'équivalent «d'un couffin de Ramadhan», ne permet pas de rattraper la dégradation du pouvoir d'achat, selon Louisa Hanoune. Le plafonnement du prix des produits de première nécessité, la régulation du marché, le réinvestissement du secteur de la distribution et l'accélération des programmes concernant le logement sont des mesures d'accompagnement citées par l'oratrice, que le gouvernement doit prendre par voie réglementaire en dehors de la tripartite. Cela est d'autant plus vrai, selon Louisa Hanoune, «que le Premier ministre et le grand argentier du pays n'ont pas mis en avant l'inflation galopante lorsqu'ils sont allés défendre devant l'APN le projet de la loi de finances 2010». La désorganisation du marché est derrière la flambée des prix, a-t-elle conclu. Dans le même ordre d'idées, la responsable du PT note que l'enveloppe de 320 milliards de dinars dégagée pour l'augmentation des salaires est déficitaire à hauteur de 140 milliards de dinars. «Il fallait mettre 370 milliards de dinars», indique-elle en citant l'annonce du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, lui-même. Abordant la question de la jeunesse, Louisa Hanoune soulignera que «c'est une bombe à retardement car les ressorts nécessaires pour résister davantage risquent de rompre si l'Etat ne daigne pas amorcer le règlement des problèmes qui minent cette frange comme le chômage et l'emploi». Par ailleurs, le PT, avec l'aval de la Centrale syndicale et les autorités concernées, va organiser une conférence internationale à Alger, en septembre 2010. Cette conférence, qui se tiendra pour la première fois sur le continent africain, sera sanctionnée par le «manifeste contre la guerre et l'exploitation».