Les partenaires de l'Algérie n'arrivent toujours pas à avaler «la pilule» de la LFC 2009. La loi de finances complémentaire 2009, avec ses mesures protectionnistes, continue à raviver les craintes au-delà de la Méditerranée. La ministre allemande déléguée de l'Economie, de l'Infrastructure, du Transport et de la Technologie et membre du gouvernement bavarois, Mme Katja Hessel, qui est en visite à Alger, a fait part hier, des appréhensions des opérateurs allemands. «La dernière loi de finances 2009 a rendu l'activité et le climat d'investissement plus difficiles pour les entreprises bavaroises présentes ici», a-t-elle reconnu en précisant que les entreprises intéressées par le marché sont réticentes. Dans une conférence de presse qu'elle a donnée au club de presse à l'hôtel El-Djazaïr, la ministre s'est montrée préoccupée par ce sujet. Le problème, souligne-t-elle, est que «ces mesures ne sont pas encore claires» pour permettre d'avoir plus de visibilité sur le climat d'investissement. «Le marché algérien est très important mais il est complexe car il n'y a pas de structures transparentes», a-t-elle estimé. Le gouvernement algérien veut des partenaires solides qui investissement, mais, précise-t-elle, le cadre juridique n'est pas très rassurant. «Oui, nous sommes prêts à investir ici et à établir des partenariats à long terme», a-t-elle assuré en soulevant l'obligation d'associer à 51% du capital le partenaire algérien. «On ne peut pas forcer nos entreprises à investir dans un pays où les conditions ne sont pas très claires», a-t-elle rappelé en évoquant les dernières mesures prises sans pour autant préparer les opérateurs à cette situation. Le règlement dans le nouveau Code d'investissement doit être différent pour les petites et moyennes entreprises. «Notre objectif, à travers cette visite, est de fonder des partenariats à long terme pour les PME», a insisté la ministre. Et de renchérir: «La sécurité juridique est une condition sine qua non pour les PME». La ministre qui conduit une délégation de 22 opérateurs économiques représentant différents secteurs va séjourner à Alger jusqu'à demain. L'émissaire du gouvernement allemand aura pour mission de transmettre aux responsables algériens les préoccupations et les attentes des opérateurs de son pays. «Mon objectif est d'accompagner et de soutenir les entreprises bavaroises à affronter les difficultés», a-t-elle affirmé en avouant toutefois: «Je défends les intérêts des entreprises bavaroises.» La ministre aura plusieurs entretiens avec les représentants du gouvernement pour tenter de trouver un terrain d'entente sur ce différend. Les Allemands ne sont pas les seuls à se plaindre de cette situation. Même les opérateurs français comptent rebondir sur le sujet. La visite de la délégation d'élus marseillais, hier, à Alger, a pour but d'éclaircir quelques points relatifs aux relations commerciales. Le maire de Marseille, M.Gaudin, évoquera, sans doute, avec les autorités algériennes, les conséquences des dernières mesures notamment celle concernant l'interdiction du déchargement de la marchandise non conteneurisée sur le port de sa ville. Six mois après les fameuses décisions, les craintes sont loin d'être dissipées. Pourtant, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a été clair dans sa réponse aux opérateurs étrangers: «Nous ne ferons pas marche arrière sur les décisions prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009», a-t-il déclaré, intransigeant, lors de l'ouverture de la session parlementaire d'automne, le 2 septembre dernier.