Mme Katja Hessel a estimé que “l'économie algérienne s'est beaucoup libéralisée, mais la loi de finances complémentaire a rendu le climat des investissements plus difficile”. La ministre déléguée, auprès du ministère bavarois de l'Economie, de l'Infrastructure, du Transport et de la Technologie effectue du 5 au 8 décembre une visite de travail en Algérie accompagnée d'une importante délégation d'entreprises intervenant dans les domaines de l'énergie, de la construction mécanique et d'équipement, de la logistique, de la planification, du bâtiment et de l'infrastructure. Lors d'une rencontre avec la presse, en marge de la bourse de coopération organisée, hier à l'hôtel El-Djazaïr, la ministre déléguée, Mme Katja Hessel a indiqué que l'objectif de son premier voyage en Algérie “est d'intensifier les bonnes relations économiques” entre notre pays et la Bavière, un des länder allemands le plus performant économiquement en Europe. “L'Algérie est un marché potentiel, très intéressant pour les entreprises bavaroises”, a souligné la ministre, précisant que “ce voyage est l'occasion de discuter avec les autorités algériennes des problèmes que rencontrent les petites et moyennes entreprises bavaroises”, notamment suite à la promulgation de la loi de finances complémentaire pour 2009, qui a prévu des mesures qui encadrent les investissements directs étrangers et le commerce extérieur. “L'économie algérienne s'est beaucoup libéralisée, mais la loi de finances complémentaire a rendu le climat des investissements plus difficile”, a indiqué Mme Katja Hessel, qui parle “de frictions” entre les entreprises allemandes et les administrations algériennes. Pour autant, la ministre déléguée de la Bavière a exprimé la volonté et la disponibilité des entreprises bavaroises “de fonder un partenariat à long terme” pour peu qu'il y ait une stabilité et une sécurité juridique. L'Algérie est le troisième partenaire commercial dans la région Moyen-Orient-Afrique du Nord de la Bavière. En 2008, le volume des échanges bilatéraux s'est élevé à 971,5 millions d'euros. En 2008, les exportations bavaroises vers l'Algérie se sont élevées à 274,3 millions d'euros, alors que les importations bavaroises d'Algérie ont atteint 697 millions d'euros. La Bavière exporte en Algérie surtout des véhicules, des machines et des produits électroniques. Selon le directeur de la Chambre de commerce algéro-allemande, cette délégation d'hommes d'affaires est la dixième délégation allemande qui s'est rendue en Algérie en 2009. “Ce qui dénote l'intérêt des Allemands pour l'économie algérienne”, a-t-il affirmé, précisant que “l'Algérie avec son programme de relance économique offre un grand potentiel pour un partenariat avec l'économie allemande”. “L'économie allemande s'est toujours engagée à établir des partenariats à long terme en s'investissant dans la formation, le transfert de savoir-faire et la création de postes d'emploi durable”, a souligné M. Andres Hergenröther. Les investissements allemands en Algérie comme Linde, E. ON, Siemens, Henkel, Messer Griessheim, BASF, Basalt, Dywidad, ZF, DHL et notamment Knauf, témoignent de cette stratégie. La société Knauf, par exemple, a formé au cours de trois années passées plus de 2 000 personnes intervenant dans les domaines de matériaux de construction. Ces formations ont été réalisées à travers un centre de formation, mis en place à Fleurus par Knauf avec un cofinancement de la Banque allemande du développement. Tous les engagements allemands en Algérie ont contribué à la création d'emploi et au transfert de technologie et ils ont été, aussi, accompagnés des initiatives de formation et de transfert de technologie. M. Andres Hergenröther a ajouté que les échanges commerciaux entre l'Algérie et l'Allemagne se sont approfondis ces dernières années. Durant les neuf premiers mois de l'année en cours, les exportations allemandes vers l'Algérie ont augmenté de 19% pour atteindre 2,044 milliards de dollars. “La Chambre algéro-allemande, forte de 620 sociétés adhérentes, œuvre pour promouvoir des partenariats gagnant-gagnant, en encourageant les entreprises allemandes à s'investir dans la formation, dans le transfert de savoir-faire et de la technologie”, a conclu M. Andres Hergenröther, soulignant la nécessité “d'un climat de confiance et de sécurité juridique”.