Les entreprises allemandes n'arrivent toujours pas à se faire une raison concernant les mesures sur l'investissement étranger et le commerce extérieur introduites dans la très controversée loi de finances complémentaire 2009 (LFC 2009). Elles le font encore savoir dans le cadre de la visite d'une délégation de 22 hommes d'affaires conduite par Mme Katja Hessel, ministre déléguée auprès du ministère bavarois de l'Economie, de l'Infrastructure, du Transport et de la Technologie. « Il n'y a pas d'impact direct immédiat mais les échanges seront plus complexes et coûteux », a déclaré à ce propos Mme Hessel en marge de la Bourse de partenariat qui a réuni des hommes d'affaires allemands et algériens pour discuter d'éventuels partenariats. « Notre rôle est de promouvoir l'Algérie mais c'est plus difficile avec la nouvelle réglementation », a-t-elle insisté en indiquant que les difficultés induites par la LFC 2009 seront à l'ordre du jour des discussions qu'elle aura avec de hauts responsables algériens dont des ministres. Les mesures tant décriées font que « maintenant, la transparence n'existe pas », a-t-elle précisé. Hamoud Benhamdine, directeur général de l'investissement et des relations économiques extérieures au ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements, a essayé de défendre la démarche du gouvernement algérien. Il s'agit, selon lui, « d'une décision brutale, certes, mais nous avons réagi aux chamboulements brutaux sur la scène internationale », a-t-il relevé. « Même les pays les plus libéraux ont été conduits à recentrer leurs politiques financières qui ont un lien étroit avec leurs entreprises », a-t-il noté. L'Algérie, a-t-il poursuivi, devait agir pour limiter l'impact de la baisse substantielle de ses exportations sur ses dépenses. Il a reconnu que le département de Abdelhamid Temmar « a failli dans son approche en matière de promotion des investissements directs étrangers (IDE) ». « Nous avons travaillé d'une manière désordonnée », fera-t-il remarquer. Le nouveau dispositif réglementaire vise, a-t-il soutenu, à pousser les investisseurs étrangers à avoir des partenaires algériens. Ces investisseurs peuvent bénéficier « des disponibilités de financement local », a-t-il assuré. D'après lui, les grands groupes étrangers ne changeront pas leurs ambitions pour l'Algérie à la lumière des dernières mesures décidées par l'Etat et seules les petites et moyennes entreprises ainsi que les sociétés familiales hésiteront à investir dans notre pays. Les représentants des entreprises allemandes ont tous souligné, hier, qu'ils étaient en visite de prospection en Algérie afin de trouver des débouchés pour leurs produits. Certains d'entre eux ont signalé qu'ils étaient prêts à s'implanter pour produire en Algérie si cela s'avère fructueux. « Les investissements allemands en Algérie comme Linde, E-ON, Siemens, Henkel, Knauf, BASF, DHL, Messer, ZF, Griessheim, Basalt, Dywidag et Jokey témoignent de la volonté de faire des investissements concrets », a indiqué Andreas Hergenröther, directeur général de la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie. Le chiffre d'affaires des entreprises bavaroises en Algérie est d'un milliard d'euros. Les Allemands arrivent en quatrième position dans le classement des investisseurs étrangers en Algérie.