«Zerrouki Allaoua a chanté à Amiens en 1963 devant les Français d'origine algérienne et autres harkis, la célèbre chanson, Laâlam Lezair Yuli, ce qui lui a valu une agression caractérisée par les harkis», a révélé Rachid Mokhtari. C'est aujourd'hui le tomber de rideau du Festival culturel local de la musique et de la chanson kabyles avec, dans la soirée, l'élection des trois meilleures troupes pour laisser place à Medjahed Hamid et la divine Nouara pour le gala de clôture. La ville de Yemma Gouraya, à l'instar des communes désignées pour abriter des activités annexes, une nouveauté du festival dans sa deuxième édition, vit depuis six jours d'affilée aux rythmes de la musique et de la chanson kabyles animés par des troupes amateurs et des vedettes de la chanson kabyle. En effet, après le passage foudroyant de Mohamed Allaoua, lors de la soirée inaugurale, le public présent, venu des quatre coins de la wilaya ainsi que des autres wilayas participantes, a vécu des moments très animés et rythmés lors des soirées suivantes animées respectivement par Karim Tiziouar, Rabah Asma et Les Abranis, et la toute dernière d'hier par Hassiba Amrouche, qui ont drainé aussi une grande foule, et créé des ambiances différentes les unes des autres. Par ailleurs, sur le volet atelier et conférence-débat, les deuxième et troisième journées du festival ont été marquées par les deux conférences sur Zerrouki Allaoua animées respectivement par Rachid Mokhtari et Kamel Hamadi, parrain, initiateur et fondateur du festival. Lors desdites conférences, les deux intervenants ont été unanimes à reconnaître l'existence de chansons inédites que Zerrouki Allaoua n'a jamais enregistrées. Les deux conférenciers ont su présenté l'homme, le militant, le chanteur et l'artiste avec des mots simples: «Allaoua Zerrouki en plus de sa belle voix et de son style unique, était aussi beau, une beauté qui faisait à l'époque notre fierté en tant que Algériens et Kabyles. Je pense que sans Zerrouki Allaoua, on n'aurait jamais vu ni pensé à avoir les Slimane Azem, Nouara, Cherifa, et tout le beau monde que nous connaissons. Il était un des piliers et le précurseur de la musique et de la chanson kabyles», déclara en substance le parrain du festival, Kamel Hamadi, lors de sa conférence sur Zerrouki Allaoua qui a été aussi un fervent nationaliste et un chanteur engagé, comme nous l'a bien révélé Rachid Mokhtari lors de sa conférence: «Au lendemain de l'indépendance, en 1963, Zerrouki Allaoua a chanté à Amiens devant les Français d'origine algérienne et autres harkis la célèbre chanson, Laâlam Lezair Yuli, ce qui lui a valu une agression caractérisée par les harkis. Il était le rossignol kabyle», déclara à son tour Rachid Mokhtari.