Le risque d'une contamination générale dans le milieu professionnel n'est pas écarté, deux médecins ont déjà contracté le virus. Dix-neuf cas présentant des syndromes de la grippe A ont été recensés par les services en charge de la grippe A, apprend-on auprès de la direction de la santé publique d'Oran, qui a tranché la surenchère qui a accompagné dernièrement les bilans des personnes admises aux services de référence grippe A. Selon les mêmes sources, la situation n'est pas générale compte tenu de la maîtrise et de la gestion totale de la situation. «Toute personne présentant des symptômes de la grippe porcine est aussitôt mise en quarantaine et prise en charge», ont indiqué les mêmes sources. La propagation peut gagner le milieu professionnel. Les praticiens du secteur de la santé sont les premières cibles qui risquent d'être sévèrement touchées. La médecine du travail s'est entièrement mise de la partie en prenant au sérieux toute information faisant état d'un nouveau cas. «Une enquête suivie d'un rapport détaillé est aussitôt ouverte à la moindre suspicion», a indiqué le chef de service de la médecine du travail auprès du Centre hospitalo-universitaire d'Oran, ajoutant que 29 praticiens, y compris des étudiants en médecine, suspectés de porter les symptômes du virus A, ont été orientés vers les services infectieux relevant du CHU d'Oran. Dans un passé très récent, près de 2500 professionnels de la santé ont été vaccinés au Tamiflu. Le Tamiflu en question comprend une substance de 30% permettant au sujet vacciné de s'immuniser contre le virus de la grippe A, a expliqué le chef de service de la médecine du travail qui a déploré l'existence de quelques résistances provenant de la corporation elle-même. Sur un autre plan, sitôt les premières quantités, jugées pourtant dérisoires, arrivées à Alger que la guerre des priorités s'est déclarée à Oran. Plusieurs praticiens au sein de diverses structures sanitaires d'Oran ont affiché leur volonté à marquer un mouvement de grève illimité en cas d'éventuel retard dans l'acheminement vers Oran des doses de vaccin promis. Pour cause, les médecins exigent qu'ils soient vaccinés, le plus tôt possible, en urgence et en priorité. Le consensus est, semble-t-il, général. Les médecins d'Oran expriment les mêmes doléances vu les derniers bilans. «On ne peut pas faire face si nous ne sommes pas immunisés, les médecins doivent être les premiers à être protégés contre le virus mortel», ont indiqué plusieurs blouses blanches. Plusieurs blouses blanches tendent à mettre la pression: «Toute la corporation boudera, certainement, les services dans l'éventuel parti pris par la hiérarchie, nous ne pouvons plus travailler dans de pareilles conditions, nos bureaux sont devenus de véritables échafauds vu la propagation rapide du virus», a affirmé un gynécologue recommandant que des mesures nécessaires soient prises rapidement vu la prolifération rapide du virus. «Le risque d'une contamination générale dans le milieu professionnel n'est pas écarté, deux médecins ont contracté le virus», a expliqué un autre médecin. La crainte et la doléance des médecins ne sont pas fortuites. Elles ont été motivées par la fermeture d'un palier de soins pour les femmes enceintes relevant du service de la maternité d'Oran et ce, du fait qu'une quinzaine de femmes étaient soupçonnées d'être porteuses du virus. Faute de bavettes médicales, dans la majorité des services, un vent de panique a vite gagné les esprits et les habitants d'Oran. Hormis le service de la maternité et celui de la chirurgie infantile, plusieurs autres structures sont en attente des premiers remparts.