La vaccination des femmes enceintes contre le virus pandémique A/H1N1 ne devrait pas être déconseillée par les praticiens de la santé, a-t-on souligné hier au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Lors d'un briefing sur la situation épidémiologique de la grippe porcine, le ministère a appelé les praticiens de la santé à “assumer leur entière responsabilité lorsqu'il s'agit de vies humaines”, précisant que le vaccin est un “moyen efficace” pour protéger la femme enceinte contre le risque de complications. “Déconseiller une femme enceinte de se faire vacciner contre le virus A/H1N1, est-ce une solution sûre ? Est-ce un moyen efficace de lui faire éviter le risque de contamination ou de complications ? Au contraire, il faut lui recommander le vaccin pour qu'elle puisse protéger sa santé”, a-t-on souligné. La femme enceinte est la plus exposée au virus de la grippe A/H1N1 en raison de son état et de la vulnérabilité de son système immunitaire. Son risque d'affection par ce virus l'expose, cinq à dix fois plus que la population générale, à une difficulté respiratoire sévère et dans certains cas, le décès. À cet effet, les femmes enceintes de 20 semaines et plus passent en priorité de vaccination, après les personnels de santé des secteurs public, parapublic et privé, car la gestation peut être un facteur à risque, d'autant plus que cette maladie a déjà causé la mort de 11 femmes enceintes, parmi les 47 décès. Concernant la disponibilité de l'antiviral Oseltamivir, connu sous l'appellation Tamiflu, le ministère a fait savoir que 500 000 unités de dosage adulte et 50 000 de dosage pédiatrique ont été distribuées à l'échelle nationale. L'Oseltamivir est distribué gratuitement aux personnes présentant un syndrome grippal et justifiant d'une ordonnance médicale. À propos de l'évaluation de la campagne de vaccination des personnels de la santé contre la grippe porcine, lancée mercredi, le ministère a précisé qu'“aucun effet secondaire n'a été signalé jusqu'à présent”. S'agissant du décès d'une femme médecin à Sétif, qui s'est fait vacciner contre ce virus, le ministère a rappelé qu'elle est décédée 30 heures après la vaccination, “ce qui écarte toute éventualité d'un choc anaphylactique”, ajoutant que “plus de 200 personnes ont été vaccinées du même lot de vaccins et 10 autres du même flacon”.