Ça y est. Nous tenons notre feuilleton de l'été. Acteurs. Cibles. Vecteurs. Tous sont connus. Seuls les lecteurs répondent absent à l'appel. Et pour cause... Une campagne sans précédent bat présentement, son plein contre l'institution présidentielle, à commencer par son premier responsable, Abdelaziz Bouteflika. Les prémices de ce tollé général se laissaient deviner depuis de nombreux mois déjà. Les porte-parole de celle-ci se sont, du reste, trahis en soulignant, dans certains de leurs articles, que des tractations au sommet avaient commencé depuis avril ou mars entre la présidence et le FFS autour d'un plan consensuel de sortie de crise. Car, il serait vain, voire ridicule, de vouloir s'intéresser au fond de cette campagne, simple poudre aux yeux, que même les enfants ne peuvent pas gober, sans en étudier les contours, les tenants et les aboutissants. Un lien direct, clair et tranché existe entre cette campagne et celle de 98. Les mêmes médias, mais aussi les mêmes méthodes et, sans doute, les mêmes sources, pour ne pas dire marionnettistes, sont en charge de celle de 2002. Détails de taille. L'homme à abattre est autrement plus invulnérable qu'il n'y paraît. Mieux encore, la lassante répétition des mêmes procédés a dû convaincre l'opinion, tant nationale qu'internationale, du peu de crédit à accorder à ce genre de levées de boucliers tout aussi cycliques que ridicules. Là encore, les médias en cause, par maladresse sans doute, se sont trahis en insistant plus qu'il n'est décent sur l'absolue nécessité d'empêcher le Président d'aller vers un second mandat, ce qui ne signifierait rien moins que la mort programmée de la mafia politico-financière. La campagne est tout simplement devenue enragée, aveugle, sans le moindre fondement logique, ne sont l'insulte, l'invective et les ouï-dire, depuis que le Président a amorcé des pas d'une importance capitale vers la sortie de crise en trouvant un terrain d'entente consensuel avec un parti au-dessus de tous soupçons comme le FFS et en prenant des mesures de détente que même les délégués citoyens les plus radicaux n'ont pu récuser. On cherche simplement à faire du Président un vulgaire agent au service des financiers du Golfe et, accessoirement, de l'internationale islamiste. Omissions de taille, la mafia des containers se trouve ailleurs. Orange, spécialisé dans la téléphonie mobile auquel l'on prête des vertus insoupçonnées (comme tout ce qui est français !), fait quand même partie d'un lobby qui a classé l'Algérie dans la zone rouge. Aurait-il fallu attendre le temps que les Français veuillent bien de nous, continuant d'écouler leurs marchandises vers notre pays, enrichissant au passage toute une faune de spéculateurs et ruinant toute l'économie nationale? Fallait-il faire cela, et dédaigner l'arrivée en force d'investisseurs arabes, avec leurs avantages et leurs défauts, comme tout investisseur qui se respecte, rien que pour éviter l'ire de certains cercles trop attachés à un passé qu'ils n'arrivent désormais pas à digérer? Cette campagne, qui ne semble avoir convaincu personne, poursuit son petit bonhomme de chemin, cherchant inlassablement la faille, poussant chaque jour un peu plus loin la calomnie, espérant secrètement que le Président réagira «épidermiquement», comme cela avait été le cas en 98, histoire d'en appeler à l'arbitrage de l'opinion internationale. Mais, depuis cette date, que d'eau a coulé sous les ponts, et que d'encre a maculé du papier. Les plus grands alliés du Président, médias et personnalités, se retrouvent être, du jour au lendemain, ses pires ennemis. Les écrits restent. Les déclarations plus ou moins officielles aussi. Impossible de croire que cette brusque montée au créneau ne répond à aucun besoin politicien. Impossible, non plus, de ne pas sourire en lisant la fameuse lettre de Chorafa, même pas authentifiée, ne portant pas sa signature, et encore moins le cachet de son entreprise, et le traitement douteux qui en a été fait. On y trouve des «pressions» et des «accointances» là où il n'y a rien d'autre que des rappels de faits publics, largement commentés par la presse en leur temps. Outre le manque de crédibilité de la campagne elle-même, ses porte-drapeaux n'en mènent pas plus large. Des gens comme Aslaoui, Chérif Belkacem, Ghozali et autres ont fait partie de tous les systèmes et ont toujours agi et réagi suivant les intérêts de clans peu recommandables. Bien sûr, la campagne est loin d'avoir dit son dernier mot. Les expériences passées le prouvent assez. Ses meilleurs acteurs ne se sont pas encore dévoilés, quoiqu'il soit aisé d'en deviner les contours physiques et psychologiques et, pourquoi pas, les noms. Mais, elle restera nulle, car les temps ont changé, les moeurs aussi. Après l'appel raté lancé à l'ANP, par des démocrates, pour destituer le chef de l'Etat et leur remettre le pouvoir, cette campagne apparaît comme un pétard mouillé, une salve d'honneur avant la chute définitive de cette poignée de personnages, ne représentant personne, et qui, pourtant, prétendent gouverner le pays à leur seule convenance.