Le gouvernement espagnol et les syndicats policiers se sont rejeté hier la responsabilité indirecte de la grève de la faim, en Espagne, de la militante sahraouie Aminatou Haïdar, entrée hier dans son 26e jour. Deux syndicats policiers, le CEP et le SPP, ont dénoncé dans un communiqué «l'hypocrisie politique» du gouvernement qui cherche à «éluder sa responsabilité» et à «imputer à la police l'origine du conflit international entraîné par l'entrée en Espagne d'Aminatou Haïdar». Le chef de gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero avait indiqué vendredi à Bruxelles que la décision d'autoriser Mme Haïdar à entrer sur le sol espagnol avait été prise par «les autorités administratives» et non par une «autorité politique». Aminatou Haïdar, 42 ans, a été interpellée à son arrivée en avion le 13 novembre à Laâyoune, principale ville du Sahara occidental occupé par le Maroc, en provenance des Canaries. Selon les autorités marocaines, elle a refusé d'«accomplir les formalités habituelles de police et renié sa nationalité marocaine». Elle avait été refoulée le lendemain par avion vers les Canaries, où elle poursuit depuis le 16 novembre une grève de la faim en exigeant de pouvoir rentrer chez elle. La militante sahraouie a été admise sur le sol espagnol sans son passeport, confisqué par les autorités marocaines, parce qu'elle était titulaire d'un «permis de résidence», a rappelé vendredi M.Zapatero, soulignant qu'il n'y avait pas eu d'intervention du pouvoir politique espagnol à cette étape. Les deux syndicats affirment au contraire que «le gouvernement a empêché le retour de Mme Haïdar au Maroc le jour de son arrivée» en Espagne. Le gouvernement a toujours affirmé que Mme Haïdar ne pouvait reprendre un vol vers Laâyoune, car elle ne possédait pas de passeport. Mais les syndicats policiers affirment eux que «cela aurait été possible avec un sauf-conduit».