Le tribunal criminel près la cour d'Alger a prononcé, dimanche dernier, une peine de 15 à 20 ans de prison ferme à l'encontre de deux trafiquants de drogue. Inculpé et jugé dans une affaire de fausse déclaration, trafic et tentative d'exportation de plus de 69 kilogrammes de cannabis, le premier prévenu, à savoir B. Mohand Ouamer, est toujours en fuite. Il a toutefois été condamné par contumace à la peine de 20 ans de prison ferme pour son implication dans un trafic de drogue. Le deuxième inculpé, le dénommé H.Khaled Nourredine, présent au tribunal criminel lors du procès, a été condamné à la peine de 15 ans de prison ferme. Ayant la double nationalité algérienne et française, il a été retenu contre lui les griefs de fausse déclaration, trafic et tentative d'exportation de stupéfiants. Selon l'arrêt de renvoi, les faits remontent au 25 juin 2008. Ce jour-là, les services de sûreté ont procédé à la mise hors d'état de nuire du prévenu Hassaid Khaled Noureddine, en flagrant délit, alors qu'il s'apprêtait à transporter plus de 69 kilogrammes de stupéfiants de genre cannabis. Ces derniers ont été dissimulés dans son véhicule, au port d'Alger, et prêts à être acheminés vers Marseille en France à bord du bateau Le Méditerranée. L'inculpé Hassaïd Khaled Noureddine a reconnu, lors des différentes étapes de l'enquête, que le prévenu Benkasi Mohand Ouamer a, quant à lui, acheté une voiture à Marseille et lui a demandé de la transporter à Alger pour se rendre ensuite aux frontières algéro-marocaines, et précisément à Maghnia, où il l'a chargée de cannabis, puis de retourner à Marseille à bord du même bateau à partir d'Alger. Lors de l'audience, l'inculpé a reconnu toutes les charges retenues contre lui et qu'il avait effectué cette mission pour la somme de 10.000 euros, soit plus de 100 millions de centimes. Il a, par ailleurs, sollicité l'indulgence du tribunal. Le parquet général a, auparavant, requis les peines de 20 ans de prison ferme et la perpétuité contre les inculpés tandis que la défense a plaidé les circonstances atténuantes pour «la bonne conduite du prévenu et pour ne pas avoir eu des antécédents judiciaires». Cette affaire n'est pas unique dans les annales de la justice algérienne. En effet, devenu l'un des fléaux les plus menaçants de la société, le trafic de stupéfiants est généralement, selon les experts, l'expression d'un mal-être et d'un dysfonctionnement familial et sociétal. Il s'ancre de plus en plus dans les milieux où la pauvreté, la misère et le marasme sont le lot quotidien. C'est pourquoi l'implication d'un grand nombre d'acteurs agissants, et notamment la société civile, est fortement sollicitée pour faire barrage à l'extension alarmante de ce phénomène. La mise en place également d'une stratégie d'action au plus haut niveau ne peut qu'être bénéfique.