32 familles, résidant dans cette cité, ont été évacuées hier matin, sous un climat très tendu. Tôt dans la matinée, les habitants de ce quartier bien situé, renfermant 32 chalets, datant de l'époque coloniale, ont été surpris par la présence des bulls et des camions militaires, accompagnés de la brigade anti-émeute de la gendarmerie qui a quadrillé tout le périmètre afin de procéder à l'évacuation de ces familles. Ce qui a entraîné immédiatement la réaction spontanée des occupants de la cité. Malgré les explications données par les responsables militaires dépêchés pour prier les citoyens de leur faciliter la tâche, ces derniers avaient refusé d'entendre raison, ce qui a laissé place à des affrontements directs entre les services d'ordre et les locataires. Face aux jets de pierres et aux cocktails Molotov, les gendarmes ont répondu par le lancement de bombes lacrymogènes et l'arrestation de plusieurs manifestants, notamment des jeunes. Cette scène a duré toute la matinée. Des locataires ont juré de résister contre vents et marées. Les familles, dans un geste de désespoir, se sont rassemblées devant l'entrée de la cité pour empêcher l'avancée des engins du génie militaire. Toutefois, devant la volonté des services d'ordre d'appliquer les directives à la lettre, elles ont fini par se soumettre au fait accompli. La présence d'officiers supérieurs sur les lieux, a peut-être, aidé au dénouement de ce drame. Selon l'un d'eux, cette opération entrait dans un cadre normal en vue «d'assainir un parc locatif relevant des domaines militaires», occupés par des anciens militaires retraités. Ces derniers avaient un préavis pour évacuer les lieux. En outre, ces locataires ont bénéficié qui d'un lot de terrain à bâtir, qui d'un logement social avec l'aide des autorités civiles, qui d'un prêt à la construction dans le cadre de la promotion immobilière. Par ailleurs, cette action vise à la construction de 400 logements en vue d'abriter des familles du personnel en activité. Ainsi, pour lui, le moment a été bien choisi pour permettre aux familles d'être relogées avant la rentrée scolaire. Cette opération a pris fin dans le calme.