Les praticiens de la santé publique ont mis hier à exécution leur action de protestation devant les directions de la santé des wilayas du pays. Cette résolution, qui a été prise par le Syndicat national des praticiens de la santé publique au terme de la session extraordinaire de son conseil national, tenue au début du mois à Alger, s'est traduite par des sit-in, à l'issue desquels les protestataires ont remis une plate-forme des revendications aux différents directeurs de la santé publique (DSP). Cette manifestation se veut un moyen de pression sur la tutelle pour une réponse favorable à leurs doléances. Il y a lieu de rappeler que cette plate-forme de revendications a été adoptée lors du conseil national tenu fin novembre dernier à Tizi Ouzou. Aussi, le Snpsp avait alors décidé d'une grève cyclique (3 jours du lundi au mercredi) pendant quatre semaines. Les blouses blanches du secteur public expriment leur «rejet du projet de décret portant statut particulier des praticiens généralistes de la santé publique». Outre «la manière unilatérale» dont a été élaboré ce projet de statut par le ministère de la Santé, les protestataires parlaient hier d'un «recul par rapport aux acquis arrachés en 1999». Ce faisant, les protestataires revendiquent «la mise en place d'une commission mixte pour le régime indemnitaire». La reconnaissance du syndicat comme partenaire social à part entière est l'autre revendication brandie dans cette plate -forme qui compte au total 14 points. M.Attik, représentant du Syndicat national des praticiens de la santé publique à Béjaïa, a soutenu hier qu'«en l'absence du directeur, la plate-forme a été déposée au niveau du secrétariat». Il regrettera ensuite qu'«aucun dialogue n'ait été amorcé». «A chaque fois qu'on tient une action de protestation, le directeur est comme par enchantement absent et personne ne daigne nous recevoir» a-t-il ajouté. «Nous avons formulé trois demandes d'audience et aucune réponse nous a été donnée à ce jour». Il annoncera une grève illimitée à partir de lundi prochain si une évolution notable n'apparaît pas entre-temps. Les praticiens de la santé publique ont, par ailleurs, demandé comme cela a été consigné dans leur premier communiqué «L'élargissement au profit du praticien généraliste du droit à la procédure de cessibilité du logement de fonction à l'instar des autres corps de la Fonction publique.» Ces revendications montrent la limite des réponses apportées par le ministère de la Santé aux doléances des praticiens. Le Snpsp «dénonce fermement l'attitude ambivalente du ministère de la Santé». Une ambivalence située entre «le discours» véhiculé par la tutelle et «le mépris et la provocation» qui caractérisent «sa relation de partenariat avec le Snsps». A noter que si la grève illimitée annoncée hier est mise à exécution, la situation dans le secteur dans la santé risque de connaître de sérieuses perturbations. L'opération de vaccination contre la grippe A projetée dans les prochains jours risque fort d'être compromise. Les praticiens ont, jusque-là, respecté le service minimum dans les structures hospitalières, faut-il le noter.