La liste du nouveau gouvernement afghan va être présentée aujourd'hui aux députés, qui vont voter pour approuver individuellement chaque ministre, a-t-on appris hier de source officielle. Le président Hamid Karzaï va proposer la reconduction dans leurs fonctions de près de la moitié des ministres du gouvernement sortant, selon un responsable de la présidence, qui a requis l'anonymat. Les ministres clés de l'Intérieur, Mohammed Hanif Atmar, et de la Défense, Abdul Rahim Wardak, ainsi que ceux de la Justice, des Finances, de la Santé et de l'Energie devraient conserver leurs portefeuilles, s'ils recueillent l'approbation du Parlement, a-t-il indiqué. Le nouveau gouvernement devrait comprendre 25 ministres, comme le précédent. Parmi eux, onze vont être reconduits, cinq vont changer de ministère ou revenir au gouvernement et huit vont y faire leur entrée. Le choix du titulaire du ministère des Affaires étrangères n'a pas encore été arrêté, selon cette source. Les ministres choisis par le président vont s'exprimer chacun à leur tour devant les membres du Parlement, députés puis sénateurs, qui voteront pour les investir individuellement. Ce processus devrait durer plusieurs jours. Le Parlement afghan est composé de groupes hétéroclites rassemblant des ex-chefs de guerre de la résistance antisoviétique, leurs anciens adversaires communistes, des technocrates formés en Occident et des personnalités de la société civile. La composition du gouvernement va être soigneusement étudiée par la communauté internationale, qui ne cesse d'appeler le président Karzaï à lutter contre la corruption endémique jusqu'au sommet de l'Etat et a réclamé à ce titre un cabinet constitué de ministres intègres et compétents. Hamid Karzaï a été réélu pour un nouveau mandat de cinq ans à la tête de l'Afghanistan, à la suite d'un processus électoral calamiteux, marqué par des fraudes massives en sa faveur lors du premier tour le 20 août et le désistement de son adversaire, Abdullah Abdullah, avant le second tour prévu en novembre.