La proposition d'une médiation française entre la Syrie et Israël est toujours sur la table, a affirmé hier le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, pour qui un règlement de leur conflit n'est toutefois pas très facile sans reprise du dialogue israélo-palestinien. Entre Israël et la Syrie, «il y avait une médiation turque, elle a été assez loin à un moment donné. Et puis pour (différentes) raisons, elle n'a plus eu l'heur de plaire», a relevé Bernard Kouchner lors d'une audition devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale. Lors de la visite en France du président syrien Bachar al-Assad à la mi-novembre, «il y a eu une proposition française de jouer, si c'était possible, avec ou non la Turquie, le rôle de médiateur», a précisé le ministre. «Ce n'est pas abandonné. Est-ce que c'est facile alors que les pourparlers ne repartent pas entre Israéliens et Palestiniens?», s'est interrogé le ministre, estimant qu'il serait plus «facile» de rapprocher Israël et la Syrie «s'il n'y avait pas le Hezbollah», mouvement islamiste libanais allié de la Syrie et proche des islamistes du Hamas palestinien. «Dans l'éventuelle négociation que nous appelons de nos voeux entre Israël et la Syrie, il n'y a pas que le Plateau du Golan, il y a aussi 20 000 missiles et une menace très claire. C'est aux Israéliens et aux Syriens de voir si les pourparlers peuvent reprendre sur les deux sujets», a encore fait valoir Bernard Kouchner. «En tout cas, la proposition française demeure, il y a eu quelques avancées et j'ai vu aussi un infléchissement d'Israël par rapport à la position turque, donc il faut continuer dans ce sens», a-t-il souligné. Israël et la Syrie sont formellement en état de guerre depuis 1948, mais ont signé des accords d'armistice et de cessez-le-feu. En échange de la paix, la Syrie exige la restitution intégrale du plateau du Golan occupé par l'armée israélienne en juin 1967 et annexé (non reconnue par la communauté internationale) par l'Etat hébreu en 1981. Après un gel de huit ans, les deux pays avaient repris en mai 2008 des négociations indirectes, sous l'égide de la Turquie. Mais elles ont été interrompues lors de l'agression israélienne dans la bande de Ghaza fin 2008.