Le secrétaire général du FLN a avoué que l'avis du président de la République est très important pour le parti. Le couple RND-PT ne fait pas peur au FLN. Revenant sur l'alliance contractée par les deux partis, le secrétaire général de l'instance exécutive, Abdelaziz Belkhadem, a souligné, lors de la conférence de presse qu'il a animée jeudi dernier à Zeralda, qu'«il s'agit d'un parti qui a vieilli avant de se mettre sur ses jambes (PT, Ndlr) et d'un autre né avec de cheveux blancs (RND, Ndlr)». Avec cette expression, le secrétaire général a taillé un costume sur mesure aux nouveaux alliés qu'il qualifie de contre nature. Très sûr de lui, le chef de file ne craint pas pour les prochaines sénatoriales. «L'Alliance ne nous fait pas peur. Nous aurons la majorité à l'aise», a-t-il estimé sur un air détendu. «Ce qui est à craindre, ce n'est pas la force des autres partis ni les alliances qui se sont formées à cet effet, mais c'est surtout le fait de nous affaiblir en disséminant nos voix à travers de nombreuses candidatures», a-t-il précisé. Surpris par l'alliance contractée par son allié d'hier et ennemi de demain, Abdelaziz Belkhadem a soutenu: «Chaque parti est libre et souverain dans ses choix, mais quand il s'agit d'alliance il faut qu'il y ait des références», en citant l'alliance réunie autour du programme du Président de la République. Ces alliances risquent-elles de porter un coup au clan triumviral? M.Belkhadem souhaite qu'elles ne soient qu'électoralistes voire conjoncturelles. Par ces propos, il reconnaît que l'Alliance présidentielle risque de connaître un sérieux coup de froid durant ces sénatoriales. La fin justifie les moyens! La course aux sièges du Sénat fait oublier aux alliés leur contrat. Par ailleurs, et s'agissant du volet organique du parti, M.Belkhadem a avoué que l'avis du Président de la République est très important pour le parti. «Bien qu'il soit président de tous les Algériens, il est également président d'honneur du parti», a-t-il déclaré, en rappelant qu'il est militant du FLN. «Oui, j'ai remis les rapports des commissions élaborés lors de ce conseil au Président», a confirmé M.Belkhadem en certifiant l'implication du chef de l'Etat dans la gestion effective du parti. Ce n'est pas pour rien que le FLN insiste sur ce point. Le parti majoritaire veut se distinguer des autres courants politiques, en particulier le RND, qui reste son rival au sein du gouvernement. Revenant sur le rapport de M.Bouhara qui a suscité une polémique, le secrétaire général du FLN a précisé que ce rapport, s'il n'est pas transmis à la base, c'est parce que la majorité en a décidé ainsi. «Ce n'est pas une censure, c'est un avis et il reste à la majorité au sein du conseil de décider de le transmettre ou non», a-t-il souligné, balayant d'un revers de la main tout malentendu. «Par rapport à ce qu'a traversé le parti auparavant, nous sommes sur du velours», a-t-il expliqué en se réjouissant du climat qui a marqué les travaux du conseil. M.Belkhadem a élaboré tout un calendrier pour le 9e congrès qui aura lieu probablement le 19 mars prochain. Enfin, et sur l'indemnisation des victimes des essais nucléaires, M.Belkhadem persiste et signe: «Même si on nous donne des milliards d'euros, cela ne va pas nous restituer nos martyrs, la repentance reste indispensable.» Et d'ajouter: «Une nation qui reconnaît ses crimes grandit, comme l'avait dit Chirac en Turquie sur le crime arménien. Ils n'ont qu'a l'appliquer, eux-mêmes ce précepte.»